samedi 19 décembre 2009

Dossier Éthique et culture religieuse au Québec - quelques curiosités du cours ECR

Je partage avec vous quelques curiosités du cours d'éthique et culture religieuse (ECR) au Québec.

LIRE AUSSI :  la Série complète d'articles ÉCR - Ingénierie idéologique de l'État

On peut observer que le programme implanté durant l'année scolaire 2008 au Québec pour les élèves du primaire et du secondaire prend ou reprend (véhicule) par moment des positions qui ne devraient pas relever de l'État. Par exemple,

  • l'ECR considère le catholicisme comme étant le seul christianisme historique légitime ou remontant à Jésus et aux apôtres.
  • les références aux héros du cinéma ou aux légendes sont utilisés pour suggérer (induire dans la pensée des jeunes) que les grandes figures religieuses ont toutes été également idéalisées ou surfaites.
La question n'est pas d'être d'accord ou non avec ces deux exemples de présupposés, mais plutôt que ces prises de position idéologiques par les cours imposés à tous les enfants par l'État québécois sont anticonstitutionnelles et suffiraient à établir la preuve de l'impossibilité pour un tel cours, d'être neutre. Les religions et spiritualités sont beaucoup trop complexes pour cela. L'approche principale du cours elle-même (la phénoménologie, branche des sciences humaines) est en plus, inévitablement basée sur une certaine vision philosophique du monde et de la spiritualité. Le lecteur impatient peut aller voir directement la section intitulée «L'ECR n'est pas l'ouverture à tous».

Rappel sur les origines de l'ECR


Selon la principale étude ayant eu le mandat de rechercher et recommander un enseignement qui a mené à l'ECR, il fallait privilégier un cours du type de celui ayant été expérimenté dans certaines écoles, en 4e et 5e secondaire au Québec. Ce prototype pédagogique en banc d'essai, entre 1977 et 1984, allait devenir au tournant de 1999-2000, le modèle-type pour la structure et les devis pédagogiques du futur programme à développer dans la décennie 2000. Ce premier enseignement-type (modèle), présenté comme un Enseignement culturel des religions (un premier ECR) qu'a recommandé à son tour le rapport Proulx (Groupe de travail sur la place de la religion à l'école) comme base et modèle d'approche a été étendu au reste du secondaire et à tout le primaire par le moyen du nouveau cours Éthique et culture religieuse (ECR actuel).

C'est en fait la phénoménologie, une philosophie à peine centenaire qui structure et sous-tend l'ECR pour ce qui concerne le religieux et le spirituel


Selon l'analyse du Comité sur l'éducation au phénomène religieux qui avait la charge d'émettre les recommandations dans l'étude sur la place de la religion à l'école, le cours recommandé comme un cours-type était soutenu principalement par la phénoménologie appliquée à la religion (pour le volet critique de la religion):

«Le programme d’enseignement religieux de type culturel [...] était construit autour de thèmes tels le sacré, les tabous, les mythes, les rites, etc. Il abordait également l’étude des grandes religions dans le monde. Son approche s’inspirait surtout de la phénoménologie». (1).
Le cours-type retenu, selon l'extrait de l'étude 1 du Comité sur l'éducation au phénomène religieux (rapport en 1999) chargé de choisir un cours-type d'enseignement de culture religieuse et de le proposer au comité du Rapport Proulx. Le cours retenu servirait de modèle et serait adapté pour l'ensemble des cohortes du primaire et du secondaire. 
C'est en ces termes qu'est introduit dans le rapport du Comité 1, le prototype que le gouvernement devait élargir à tout le primaire et aux cycles du secondaire, à la différence qu'il devait selon ces recommandations, ne débuter qu'en 2e année du primaire. Cela fait maintenant plusieurs années que ces informations sont publiques, mais on revient encore ces temps-ci avec la thèse du «multiculturalisme» qui n'a jamais été le dada du Parti Québécois, un parti indépendantiste fondé sur une identité québécoise bien implantée. Or, ce n'est pas ce à quoi mène la phénoménologie, lorsqu' appliquée à la comparaison des parties de religions et spiritualités (résulte en un agnosticisme par procédé).

Le comité de l'Étude 1 dirigé par Fernand Ouellet en vue du rapport Proulx  avait pour charge d'évaluer et recommander un cours parmi une sélection pré-identifiée. Un co-rédacteur du programme retenu et recommandé (M. Michel Trudeau), faisait aussi partie dudit comité d'étude et de recommandation d'un cours-type, durant les années de consultations ciblées, sur la place de la religion à l'école (vers 1997-2000). Comme par «miracle», le cours québécois qui avait été testé au secondaire entre 1977 et 1984  (extrait du rapport du comité ci-haut), répondait à toutes les attentes. Les mauvaises langues auraient pu dénoncer une mise en candidature truquée avec des critères choisis en fonction du cours déjà connu, comme cela arrive pour embaucher la belle-soeur du "boss". Ou penser que c'est comme lorsque le conciliabule chargé de choisir un entrepreneur pour rénover la maison a un de ses membres qui est (tout un chanceux!) aussi entrepreneur et candidat pour les travaux. Bref...

Voir à la fin de cet article du journal Le Devoir publié le 28 juillet 1999.  On y apprend que le programme-modèle retenu existait déjà au secondaire au temps du Parti Québécois (PQ), dès 1977. La fin de l'article montre aussi qu'un certain M. Michel Trudeau nommé au dernier paragraphe est à la fois juge et partie (comité d'étude + co-rédacteur du premier programme d' Enseignement culturel des religions, ECR initial) dans l'évaluation en vue du choix d'un cours "idéal", parmi quelques programmes pré-identifiés. Autrement dit, l'on pouvait rédiger les critères  de sélection du programme à élargir à tous les élèves (primaire et secondaire), en fonction de
l'idéologie de certains membres du comité et du cours déjà testé au secondaire.

L'erreur d'une lecture du programme fondée sur le multiculturalisme


Voici une petite mise au point : le multiculturalisme constitue plutôt la motivation ou la base de l'argumentation pour
1) exclure le christianisme des écoles du Québec et
2) prôner une approche visant le «vivre-ensemble» multiculturel.

Sur la base des chartes des droits et libertés, l'on s'est servi de la bonhommie du multiculturalisme pour dire que le christianisme profitait de privilèges contraires aux chartes des droits, même si la constitution du pays protégeait nommément les enseignements catholiques et protestants. 

L'ECR n'est pas l'ouverture à tous


Mais la solution appliquée (l'ECR) n'est pas l'ouverture à tous. La confusion provient du fait que chez les spécialistes ayant pour tâche de conseiller le Gouvernement (notamment le rapport Proulx, sur la place de la religion à l'école), on a parlé abondamment de la société devenue pluraliste et multiculturelle (un fait). Mais la solution implantée n'est PAS l'enseignement de plusieurs religions pour s'ouvrir aux autres. Les responsables du cours se sont évertués à répéter dans les médias, que l'ECR n'enseigne pas les religions. Et cela est vrai: il en compare des bribes en fonctions de thématiques choisies (ex. le miraculeux, la conversion, les leaders, les positions sur des sujets moraux ou éthiques, etc.). Mais les interprètes défendant la thèse du multiculturalisme muté en enseignement ne les écoutent pas. Toutefois ils devraient, car cette interprétation ne se tient que si l'on néglige le recul historique de 3 décennies.

Rappelons que l'idée d'une première version de l'ECR (Un enseignement culturel des religions) a été mise en chantier sous les années de pouvoir du Parti Québécois souverainiste francophile et non pas sous l'impulsion du multiculturalisme à la Trudeau, fédéraliste. L'éducation est de compétence des provinces et le parti au pouvoir était le parti Québécois dans toute sa force après avoir été porté au pouvoir majoritaire le 15 novembre 1976 (71 comtés emportés sur 110). C'est donc une lecture trop simpliste de dire que depuis 2008, le programme aurait soudainement changé d'orientation pour être "trudeauisé". L'approche était en préparation depuis des années. L'esprit du programme a toujours visé à ébranler non pas uniquement l'identité québécoise "tricotée serrée", mais tout autant les identités des communautés culturelles aussi.

Pourquoi l'approche phénoménologique (et non pas le "multiculturalisme à la Trudeau") constitue-t-elle la base donnant la structure de ce cours?

Premièrement, IL NE FAUT PAS CONFONDRE LES JUGEMENTS DE LA COUR SUPRÊME DU CANADA DANS LES CAUSES DU KIRPAN À L'ÉCOLE ou par exemple, DU TURBAN DANS LA GRC / RCMP (POLICE FÉDÉRALE CANADIENNE), avec d'autre part, la politique du Gouvernement du Québec. Les jugements favorables envers l'un et l'autre constituaient des décisions de la Cour Suprême du Canada, en dehors et au dessus de la juridiction de notre gouvernement au Québec. Notre gouvernement est encore lié par ces jugements aujourd'hui, il est vrai. Mais l'essence du cours d'ECR, fondé sur la phénoménologie de la religion n'a pas eu à changer, parce que l'approche compare plusieurs thèmes ciblés parmi les religions ou visions du monde. Ainsi, elle se fond et confond aisément dans l'environnement du multiculturalisme et dans le postmodernisme. Mais devant un tribunal, il y a une énorme différence entre les deux. Car si le multiculturalisme et le postmodernisme sont théoriquement ouverts à la majorité des croyances, la phénoménologie appliquée à la religion vise l'effet contraire; soit la prise de distance de l'expérience religieuse

Deuxièmement, je l'ai démontré plus haut dans cet article, le Comité sur l'Éducation au phénomène religieux, lequel a été le comité pour émettre ses recommandations sur le contenu et le cadre d'implantation du cours à développer, le déclare ouvertement dans le rapport officiel reçu et intégré par le Rapport Proulx du Groupe de travail sur la place de la religions à l'école. Le cours mis à l'essai dans certaines écoles au secondaire, entre 1977 et 1984, est clairement l'approche recommandée et il est décrit comme le programme-type à retenir comme prototype en conclusion des consultations sur la Place de la religion à l'école à la fin de la décennie 1990, dans un exercice après les états généraux sur l'éducation. Le Gouvernement est invité à s'inspirer du cours original, pour l'étendre au reste du primaire et du secondaire, en fonction du niveau de développement de l'enfant. Or, ce Comité sur l'Éducation au phénomène religieux et avec lui, le Groupe de travail sur la place de la religion à l'école qui avait commandé cette étude-clé, spécifient en 1999-2000 (et par la suite) que ce prototype idéal d'enseignement culturel des religions, dont il faut suivre le modèle pour le primaire et secondaire, «s’inspirait surtout de la phénoménologie» (Étude 1, OUELLET et autres, 1999, p. 81) .

Troisièmement, pour s'inscrire dans le curriculum officiel du système d'éducation, un contenu académique adressant le sensible sujet du "religieux" se devait d'être (au moins en apparence) scientifiquement plausible. La phénoménologie et donc la phénoménologie de la religion, se veut une branche des sciences humaines; voilà. On a donc trouvé une "science", du moins en apparence pour parrainer le programme. Mais en réalité, il s'agit d'une philosophie avec sa propre vision du monde. En tant que philosophie, il s'agit d'une approche orientée. C'est une science vraiment "humaine", faillible et orientée, faut-il le rappeler .

La phénoménologie en tant qu'approche à l'époque appliquée au futur (notre actuel) enseignement de type culturel abordant les principales religions et autres visions structurantes, était donc déjà prévue dans les consultations en 1999-2000. Elle sous-tend le programme d'ECR actuel. En plus, ce cours dit de type "culturel" présentait l'avantage d'avoir été testé dans le contexte du Québec, en 4e et 5e secondaire dans certaines écoles entre 1977 et 1984. Cela est attesté, je le répète (ce n'est pas mon interprétation), dans la littérature officielle, des comités officiels mandatés par le Gouvernement dans le contexte précis des études sur la place de la religion à l'école, dont l'Étude 1, sur l'éducation au phénomène religieux (OUELLET, 1999). Cette Étude 1, a été commandée au Comité sur l'éducation au phénomène religieux, puis intégrée en bonne partie par le Groupe de travail sur la place de la religion à l'école dans son dépôt du rapport Proulx. Ce Groupe de travail a recommandé ce modèle de cours, donc le modèle basé principalement sur la phénoménologie (Proulx et autres, 2000, reprenant OUELLET et autres, 1999).

Le pouvoir politique dans l'appui de l'ECR ?


Je ne dis pas ici que tous les députés démocratiquement élus de nos gouvernements depuis les consultations sur la dernière réforme scolaire savaient / ou même savent même à ce jour, exactement sur quels présupposés est assise la phénoménologie appliquée à l'étude de la religion. Probablement qu'ils croyaient (comme l'ancien ministre Brassard, aujourd'hui opposé à ce cours) à un cours d'ouverture à la culture des autres. Car nos élus font et ont fait logiquement confiance aux spécialistes de la question.

Ceux qui savent, qui connaissent la philosophie sous-tendant l'ECR, ce sont les créateurs du programme; les élites qui ont choisi cette approche et l'ont introduite et promu auprès du Gouvernement du Québec (parti Québécois et parti Libéral confondus).

Le multiculturalisme que certains auteurs ou conférenciers prétendent donc à tort, être l'approche caractérisant ce cours, n'en est donc pas la marque véritable. C'est la lecture retenue par les médias peu enclins à des nuances du genre. Cette interprétation (thèse d'un programme créer pour favoriser le multiculturalisme) découle d'une observation qui ignore les racines historiques et pédagogiques de l'ECR. Ces racines remontent en réalité à 3 décennies avant son implantation (embryon d'ECR déjà testé au secondaire entre 1977 et 1984).

Implications découlant de l'approche phénoménologique soutenant l'ECR


Ce cours maintenant rendu obligatoire à tous les élèves des écoles publiques et privées au Québec, depuis la rentrée scolaire de 2008, est fondé sur l'approche de l'étude comparative des religions via des phénomènes très ciblés, au sens qu'ils sont pris isolément ou pièce par pièce, petit morceau, par petit morceau (approche comparée des manifestations ciblées, des croyances, des témoignages, des rites ciblés, etc.).

Une analogie entre l'approche principale du cour d'ECR et la biologie (dissection)


Autrement dit, ce serait comme si dans un cours de biologie, lors d'une séance de dissection, on comparait les cerveaux d'un singe et d'un homme pour dire qu'ils sont très semblables; puis, même chose avec leurs mains, leurs pieds, etc. On conclurait facilement et aussi faussement que le singe et l'homme sont très semblables, ce qui serait évidemment une conclusion absurde. Car si l'un grimpe aux arbres, l'autre envoie des sondes spatiales à l'autre bout de notre système solaire. Une telle méthodologie serait évidemment superficielle et incomplète. Or, la phénoménologie suit exactement une semblable approche comparative entre des éléments ciblés des religions (ex. la conversion, les sacrifices, les vêtements et ornements sacrés, les rites de passage, le miraculeux, les symboles, etc.).

L'ECR est de l'agnosticisme appliqué à l'étude des religions et de l'éthique

Si je pouvais décrire la philosophie de l'ECR en un seul mot, ce serait "agnosticisme", donc une prise de position par l'État québécois. Donc le cours vise une lente progression devant déboucher au fil des années de la cohorte (âge de l'élève entre 6 ans et 17 ans env.) à ceci. Au lieu de considérer que tout est ou contient du bon et qu'il faut s'ouvrir à l'autre (multiculturalisme), l'ECR est plutôt fondé sur la thèse que toute religion est de création humaine ou aux mieux, une récupération ou appropriation (réinterprétation) de la nature mystérieuse et inexplicable des mystères qui transcendent notre vie matérielle ou le monde visible. Ce qui est de l'agnosticisme.

Voici une des prémices fondamentales de la phénoménologie de la religion, selon un des principaux fondateurs de l'approche phénoménologique pour l'étude des religions au 20e siècle. Gerardus Van der Leeuw écrira, dans un ouvrage volumineux recensant et comparant les expériences ou phénomènes religieux :

«Dans les religions de l'équilibre maintenu, on ne peut donc parler ni d'une foi personnelle ni d'incrédulité ...» (2).

Et encore :
«La vie religieuse intérieure prend seulement naissance lorsque l'équilibre est rompu» (3).

C'est carrément agnostique, même si le cours est en fait infiltré par plusieurs dispensateurs qui font valoir leur point de vue (ex. faire participer les élèves à un culte animiste amérindien).

Selon cette approche qui allait de pair avec le National-Socialisme en Allemagne de la première moitié du 20e siècle, ce qui se manifeste dans les religions (l'observable ou le témoignage du vécu) provient toujours logiquement soit de la psychologie individuelle et collective, de la culture, des capacités et pouvoirs humains mal connus, de la pathologie, et trop souvent de la manipulation des masses, mais généralement dans une combinaison de ceux-ci. Mais une réalité appelée Dieu en est exclue, sauf si le divin se confond avec l'humain (ex. dans l'ésotérisme, les gnoses, le New age...


Autrement dit, il n'existe pas de vérité :- l'ECR est un relativisme (tout est interprétation et perception)- et non pas un multiculturalisme (tout est bon ou contient du bon).



La phénoménologie de la religion étant l'approche principale de l'ECR, quelles en sont les implications pratiques ?


La phénoménologie de la religion constitue la base principale de l'approche de l'ECR. La phénoménologie est une philosophie et une branche des sciences humaines. L'approche principale de l'ECR se caractérise par une méthode comparative opérant par un désassemblage en très petites parties, des systèmes très complexes; donc hors-contexte avec une perte de la vue d'ensemble.

Je peux vous assurer qu'il faut toute une vie, ou du moins des décennies, pour bien comprendre une seule religion, car en plus des différents courants (écoles de pensée) dans une seule religion, chaque individu intègre sa foi d'une manière unique. C'est pourquoi la phénoménologie appliquée à la religion se restreint volontairement à une sélection, particulièrement avec la méthode de recherche qui s'aligne sur ses présupposés : soit la religion en tant que manifestation de la culture, de l'expérience personnelle, de l'interprétation, de la psychologie et ainsi de suite.

Car pour cette discipline, toute religion émane de l'homme ou de son interprétation de ce qui le dépasse et non pas d'une transcendance universelle commune, démontrée et démontrable (serait-ce Dieu, une ou des divinités, un énergie ésotérique, etc.). C'est pour cette raison, et NON PAS par souci de multiculturalisme, que vous verrez la foi du chrétien placée au même niveau que les anciennes mythologies disparues ou que l'islam radical. Pour cette approche, la foi chrétienne est une manifestation historique et une création (interprétation, construction humaine et limitée dans le temps) du mystérieux qui ne peut jamais s'expliquer ou se prouver. Elle est appelée selon eux, à disparaître comme les anciens cultes grecs et romains.

Mais où est le problème pour l'État, d'avoir implanté le cours d'ECR, plutôt que d'avoir simplement retiré comme cela a aussi été fait, les enseignements catholiques, protestants et la morale?


Réponse : ne trouvez-vous pas étrange que l'État s'ingère dans la tête des gens, dans les convictions, les philosophies ou visions du monde et les croyances? N'est-ce pas justement ce qu'on reproche au catholicisme de cette période que certains ont appelé la Grande noirceur (grande noire soeur :-) ; soit de dire aux gens comment penser, quoi penser, quoi croire ou ne pas croire, quoi manger, etc. ?

Mais plus encore, la compréhension d'une autre religion n'amène pas pour autant la paix et la tolérance. Les Juifs connaissent la religion des islamistes et vice-versa. Le but du cours est évidemment ailleurs.

ECR = ingérence de l'État dans la sphère religieuse, des croyances et des valeurs spirituelles et morales


Autrement dit, l'État a entrepris de gérer la pensée et les valeurs des enfants et donc de la prochaine génération au pouvoir. C'est plutôt loin de l'ouverture du multiculturalisme et de la diversité. On vise à l'inverse une pensée uniforme qui se distance de l'engagement religieux et des convictions fortes. Cela aura aussi un impact sur les valeurs éthiques, soyez-en assurés.

Sur l'aspect discriminatoire de l'approche philosophique derrière l'ECR


La possibilité d'un Dieu créateur qui se révèle et intervient dans l'Histoire est totalement exclue par la nature même de l'approche phénoménologique (de l'agnosticisme). C'est donc de la discrimination. La laïcité de l'État, c'est qu'il ne peut favoriser, ni promouvoir une religion ou spiritualité. Du moment que l'État enseigne ce à quoi il faut adhérer comme croyances et convictions, (agnosticisme et relativisme de l'ECR) il cesse d'être neutre et devient discriminant.  L'engagement dans la foi est pour la phénoménologie de la religion, une perte de l'équilibre; cet équilibre étant une observation prudente sans engagement profond. C'est dans la structure même de la philosophie à la base de l'ECR. Il ne s'agit PAS d'une simple erreur d'interprétation ici ou là dans les manuels et cahiers d'exercices et de temps à autre. C'est pourquoi le cours est réellement anticonstitutionnel, car il n'est pas neutre à l'égard de la foi des individus, des familles, des communautés culturelles, ni de l'histoire ou de la "théologie" de leurs religions.

En fait, on pourrait dire que l'engagement religieux est, du point de vue de l'approche phénoménologique, une quasi-pathologie ou immaturité des sociétés et des individus (ce qui satisfait assez bien aussi les athées). Ou à tout le moins, les convictions religieuses fortes sont toujours une position de déséquilibre, selon la phénoménologie. Voilà la position de la phénoménologie et avec elle, de l'ECR imposé à tous, suite aux changements récents de la charte québécoise des droits et liberté de la personne (art. 41), de la constitution canadienne dans son application pour le territoire du Québec et de la LIP (Loi sur l'Instruction publique).

Étapisme de la classe de «rééducation» : un relativisme très étalé dans le temps se fait d'autant plus efficace via l'approche de l'ECR


L'approche phénoménologique (étude du phénomène religieux) est le canal de l'ECR. Mais dans le cas de l'ECR, ce relativisme n'est jamais déclaré ouvertement. En fait, l'approche est suffisamment "soft" (à dose lente) pour qu'on la confonde généralement avec le multiculturalisme dit à la Trudeau, en référence à un ancien premier-ministre influent du Canada, Pierre Eliott Trudeau. Ce que font les enseignants cools aussi, d'autant plus que sous haute surveillance à son implantation par beaucoup de parents et associations, ils n'ont pu recevoir la vraie philosophie de l'ECR pour la plupart. Mais s'ils suivent à la lettre les manuels et cahiers d'exercices, tout baigne.

L'approche plutôt douce n'empêche pas que dans le cheminement scolaire de l'enfant échelonné sur plusieurs années, et ce dès l'âge de 6 ou 7 ans jusqu'à la fin de son cours secondaire, vers l'âge de 17 ans, la pensée relativiste (ne pas s'engager, ne pas prendre position) est progressivement déduite et intégrée en douceur. C'est une fois que cette génération aura traversé tout le programme et qu'elle se retrouvera au travail dans divers postes clés de la société, que nous en verrons tout le fruit.

C'est le résultat logique de l'approche phénoménologique de l'étude des religions, selon laquelle un individu sain ne devrait jamais avoir de convictions religieuses, mais demeurer un observateur prudent. Sauf qu'ils ont omis une caractéristique de la nature humaine qui est profondément religieuse. Le christianisme (catholique ou protestant) étant banni, élèves développeront d'autres croyances, même des cultes politiques ou la haine totalitaire anti-religieuse.
Le volet éthique quant à lui, comme toute éthique, y est tributaire en partie de la volonté du peuple et en bonne partie sur la pondération des élites. La perception populaire étant alignée sur le poids-média accordé à telle ou telle prise de position, et les élites ayant la tribune (le microphone), on peut donc être assuré sous cet aspect, que les valeurs que l'État intègre dans le réseau scolaire soient conformes à ce que veulent ses spécialistes qui agissent comme ses conseillers experts pédagogiques.

Et cela est dans les document officiel des grandes consultations de la réforme scolaire (notamment 1997, 1999-2000), lesquels ont établi le cadre d'implantation de l'ECR imposé depuis 2008.

Quelques bizarreries de l'ECR


Je vous montrerai maintenant deux ou trois bizarreries de plus qui démontrent par moment la prise de position, consciente ou non, en faveur d'une religion ou d'une autre (ou une théologie ou une autre).

Un exemple d'interprétation de faits historiques ou l'histoire étant une inévitable reconstruction des faits


Toute approche d'enseignement ou de communication, d'histoire ou de philosophie ne pouvant jamais être neutre, il en va de même dans ce cours pour l'interprétation des grandes religions et de leur histoire.

Par exemple, selon l'ECR, selon les chronologies comparées, le catholicisme remonte historiquement jusqu'à son fondateur (Jésus) et aux apôtres, alors que le protestantisme n'apparaît qu'avec le moine Martin Luther au 16e siècle et ne pourrait donc revendiquer de lien semblable avec Jésus-Christ et les apôtres. C'est à tout le moins très choquant pour les protestants; franco-protestants inclus.


Origine du catholicisme en Jésus et les apôtres (4) - Extrait du cahier d'exercice de 1re du secondaire (12 à 13 ans env.)

Voir les sections Chronologie, Fondateur et Nom du Divin


Origine du protestantisme en Martin Luther, mais non en Jésus et les apôtres (5) - Extrait du cahier d'exercice de 1ère du secondaire

Voir les sections Chronologie, Fondateur et Nom du Divin


En réalité, tout historien sérieux sait que le protestantisme est un développement historique du christianisme, puisant à la même source (Jésus et les apôtres) que le catholicisme. Pour le protestant issu de la Réforme, sa foi remonte directement aux mêmes racines historiques que le catholicisme, savoir: Jésus et les apôtres. Et dans le tableau, le protestantisme est confondu à l'anglicanisme qui a une histoire distincte (un roi veut se remarier et décrète une nouvelle forme de christianisme). 

L'origine du catholicisme et du protestantisme est la même; seule la destination historique diffère. Avant le moine Martin Luther, d'autres ont voulu brasser la cage du christianisme infiltré par le politique et par le monde et se rapprocher de la source des Évangiles, mais ils furent contraints au silence. Sans l'invention de l'imprimerie à caractères typographiques mobiles (interchangeables) et le soutien des universitaires et du prince de la Saxonie, Martin Luther aurait probablement été exécuté comme d'autres avant lui.

Ce que la comparaison des sections Chronologie et Fondateur des tableaux sur le Protestantisme et Catholicisme révèle, c'est que le programme d'ECR retient que l'Église Catholique constitue le vrai christianisme historique le christianisme "enfant légitime" qui puise à Jésus et aux apôtres, alors que les églises issues de la Réforme constituent "les frères et fils égarés ou les bâtards de sang mêlé et illégitimes". C'est le point de vue des papes conservé encore après le concile Vatican II. L'ECR se fait ainsi véhicule de l'interprétation théologique selon laquelle Pierre aurait reçu une autorité papale transmissible. Seule l'Église Catholique serait connectée directement à la Source.

La question ici n'est pas de savoir si ce sont une interprétation théologique et une lecture historique fondées ou non. Le point est qu'un tel cours et l'État n'ont pas à prendre ce type de position. Ils ne font pas que dire ce qui est, ils prennent position ainsi de façon difficilement perceptible pour un non-spécialiste ou un humoriste (un des nouveaux preachers sociaux), même si ce dernier se convertit en animateur de radio. On peut comprendre en partie pourquoi l'assemblée des évêques catholiques du Québec a cessé de s'opposer à l'ECR. Le catholicisme y est reconnu comme le christianisme légitime.

Pourtant, tout historien sérieux sait que le catholicisme est un développement historique plus tardif, qui n'existait pas au temps de Jésus et des apôtres; au temps de l'Église primitive (naissante, premières génératins de chrétiens). Le catholicisme s'est développé en occident et plus tardivement. Jésus lui-même n'était pas un catholique mais un Juif. Les églises des premières générations étaient chrétiennes, mais non dénominationnelles, bien que certains ministères circulaient parfois d'une à l'autre.

Il y a assez d'information dans les 2 tableaux précédents pour qu'une église chrétienne non catholique, puisse faire invalider ce type de matériel et d'approche devant un tribunal.

Mais il y a plus de preuves encore dans la compréhension de la nature de la phénoménologie.

Autre bizarrerie des interprétations de l'ECR : voir la section sur les noms du divin


Le protestantisme adhère lui aussi à la croyance dans la divinité (incarnation) du Christ. Jésus est le Fils. Donc, pour les noms du divin, nous aurions pu lire la même description que pour le catholicisme dans les extraits de documents qui précèdent (comparez sections Nom du divin du catholicisme et du protestantisme.

Contrairement à ce que présentent ces tableaux-synthèses, la plupart des protestants sont trinitaires; ils reconnaissent le même Dieu en trois personnes que les catholiques (Père, Fils = Jésus le Christ, et l'Esprit Saint).

Que viennent faire les héros fictifs et super-héros dans un cours d'Éthique et culture religieuse ?


À première vue, on peut simplement percevoir dans la section sur les héros et super-héros, la volonté d'aborder les idéaux et les modèles. C'est un leurre. Lorsqu'on regarde plus attentivement à la sémantique (les termes utilisés) et qu'on comprend un peu l'approche phénoménologique (la principale approche de l'ECR), on découvre une autre fin moins noble.

«Les héros dans les récits» et certaines légendes (ex. du roi Arthur, de son sacre royal et de l'épée Excalibur), auxquels fait référence le cours d'ECR en 1re secondaire, servent à suggérer auprès des enfants que toutes les grandes figures religieuses, donc incluant Moïse (judaïsme), Jésus (christianisme), le Bouddha (bouddhisme) et les autres sont également toutes des figures déformées par les récits et donc sans lien avec le personnage réel ou historique.

Voyez par exemple l'introduction de ladite section sur les héros et super-héros en 1ere année du secondaire. En réfléchissant sur l'approche de la phénoménologie introduite plus haut, vous commencerez à pouvoir déduire certains buts visés par vous-mêmes:
«De tout temps, dans toutes les cultures, les héros et même les super-héros sont présents. On les trouve dans un nombre considérable de récits, qu'ils soient religieux ou non» (6).

C'est une approche douce qui suggère que s'il existe des faux billets de 100 dollars (des récits déformés ou améliorés des grands personnages religieux), il ne pourrait pas en exister de vrais. L'enfant est induit dans un raisonnement subtile, mais orienté. C'est aussi absurde que de dire que si l'Odyssée d'Homère raconte un récit fictif, alors nous devrions conclure que la Guerre des Gaules écrite par Jules César doit donc être tout aussi fictive. Entre dire que la Guerre des Gaules est une interprétation de l'Histoire et que la Guerre des Gaules est un récit auquel on ne peut aucunement se fier, il y aurait toute une marge à ne pas franchir. C'est ce genre de réflexions que fait le cours d'ECR en raison de sa philosophie sous-jacente; la phénoménologie de la religion. Pour appliquer le langage des manuels de l'ECR, c'est un procédé de généralisation abusive.

Tornade (héroïne fictive des X-Men) a le pouvoir d'interagir avec les éléments climatiques (7). Il est très facile de déduire ou suggérer dans la discussion, un lien avec Jésus calmant une tempête qui menace de faire chavirer la barque dans laquelle il prend place avec ses disciples.

Extrait d'un manuel du Cours d'ÉCR au secondaire au Québec, La légende du roi Arthur est placée dans un même cahier d'exercice que les récits religieux. Ceci a pour but de montrer la ressemblance avec des récits religieux. Le programme d'ÉCR n'est pas neutre, mais agnostique, donc relativiste.

Encore une fois, la question n'est pas ici de savoir ce qui est fondé et non fondé. Le fait est que l'État québécois n'a pas à s'ingérer dans les croyances religieuses et philosophiques, tant que les individus et les communautés respectent la paix sociale et se respectent mutuellement. L'État doit-il devenir comme l'empereur Néron, et faute d'arguments contre la foi chrétienne, accuser faussement les chrétiens d'avoir incendié la ville de Rome?

Le Québec a largement dépassé (à outrance) la laïcité; le stade de la séparation de l'Église et de l'État ou de la religion et de l'État. L'État québécois s'ingère maintenant directement dans la sphère religieuse et les croyances composant la société


Bref, nous n'en sommes plus à la séparation de l'Église et de l'État ou séparation de la religion et de l'État. Je suis absolument en accord avec ce principe APPLIQUÉ À TOUTES LES RELIGIONS ET SPIRITUALITÉS, ORIENTALES INCLUSES. Ceci dit, dans une démocratie qui se respecte, le croyant a le droit de parler à l'homme d'État et il a le droit d'être croyant en dehors de la chambre à coucher et de son lieu de culte.

Mais, contrairement au message médiatisé de séparation de l'État et de la religion, nous vivons actuellement l'ingérence directe de l'État québécois dans la sphère religieuse et dans la transmission des croyances composant la société, et ce, jusque dans la prise de positions philosophiques et théologiques subtiles, comme nous l'avons vu. À partir de là, il devient difficile de ne pas percevoir une réingénierie ou restructuration sociale qui s'opère par la voie du contrôle ou de la gestion des croyances, des valeurs et des philosophies de vie, et cela est extrêmement dangereux.

C'est ce qui explique la modification de l'article 41 de la Charte québécoise des droits et libertés de la personne pour lui faire dire que les mandataires du Gouvernement décideront désormais des croyances et des valeurs qui sont de l'intérêt de l'enfant et ceci en vertu des lois.

Et les effets futurs du volet éthique de l'ECR ?


En quoi pourrait résulter, par exemple dans un futur proche, une implication à outrance de l'État dans les valeurs spirituelles et éthiques, individuelles et collectives?

Ne vous surprenez pas, si par exemple dans un proche avenir, il arrivait que votre adolescent de 16 ans veuille se suicider, mais que vous ne puissiez rien faire pour sa protection préventive, lorsque l'État aura possiblement décidé et décrété (loi) que le suicide est un droit qu'il faut respecter pour ceux qui souffrent (ce qui pourrait inclure sa souffrance intérieure, psychologique).

Ingénierie morale par l'État du Québec et ses impacts inévitables


Voilà un simple exemple réaliste d'une application du volet éthique géré à l'extrême par les futurs gouvernements relativistes.

Il ne faut pas s'y méprendre, le cours peut devenir plus orienté encore, s'il réussit à s'implanter. Le contenu de la version de démarrage actuelle n'est aucunement garant du ton et des valeurs dans 5 ou 10 ans après son année d'implantation en 2008.


  • Si l'État décide par exemple, que l'enfant peut prendre tel type de drogue "acceptable", il aura préséance sur votre autorité morale parentale.
  • Si l'État décide éventuellement que le suicide est une solution adéquate aux maux de ce monde, incluant la souffrance psychologique, vous ne pourrez plus, en tant que parents ou tuteurs, vous opposer à une telle prise de position sans être accusés de culpabiliser ceux qui choisissent cette voie, incluant votre adolescent (risques d'injonctions, de poursuites, etc.)
  • Si l'État décide que telle pratique sexuelle est correcte à 10, 12 ou 13 ans, et que votre enfant en devient infecté ou affecté psychologiquement, vous paierez les factures pour les soins et vous devrez vous taire.
  • Essayez encore, par exemple en 2030, d'établir un consensus dans une société démocratique qui serait fondée sur le relativisme et dans laquelle la forte conviction morale ou éthique serait une valeur dévalorisée et méprisée. En tel cas, ce n'est pas le monde idéal des photos-sourires des manuels d'ECR qui attend la génération ECR, mais bien plutôt une néo-anarchie.
  • L'une des conséquences du rejet de l'option "Dieu existe peut-être" est que la vie humaine est bientôt ramenée (en quelques générations) au même niveau que celle du chat de la famille ou du poisson de votre aquarium. Le déni étatisé de la possibilité d'un Absolu qui nous transcende n'aura pas que des effets positif


À un humoriste québécois qui se plaît à dire que la vie est une maladie sexuellement transmissible dont nous mourrons tous (quoiqu'un cinéaste l'ait dit avant lui) je réponds ceci : je ne sais pas si tu as des enfants, mais si un de tes enfants mourait, dirais-tu: «Enfin, me voilà débarrassé d'une maladie dans mon entourage» ? Beaucoup trop de gens jouent à l'éthique et aux spécialistes de restructuration de la Société en ces années.

ET ne vous attendez pas à plus d'équité. La preuve est déjà palpable par le traitement discriminatoire contre les personnes de tendance chrétienne. Il ne faudrait pas oublier que si l'on disqualifie le chrétien en expulsant sa foi des écoles et des institutions publiques, on devrait aussi disqualifier l'ésotériste, le bouddhiste adhérant aux pratiques de la branche tibétaine du dalai lama, les croyances dans les mancies, dans les horoscopes, la promotion des spiritualités amérindiennes comme les chamanismes et les autres. L'État n'a pas à laisser entrer les disciplines des autres croyances (ex. séances de yoga = hindou en classe ou bouddhiste, le tai chi du taoïsme, etc.) dans les institutions, après en avoir chassé le christianisme. Autrement (situation actuelle), cela ne fait que confirmer notre thèse: l'approche ECR se révèle discriminatoire envers les chrétiens et inéquitable, et ce non de façon ponctuelle, mais dans sa philosophie de base même. En conséquence, l'approche est anti-constitutionnelle.

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ÉCR - Ingénierie idéologique de l'État

Dernières modifications : 24 décembre 2009, 9 janvier 2010, 11 janvier 2010, 16 octobre 2012, 9 mai 2013. 20 août 2016.


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1. OUELLET, Fernand et autres, L’enseignement culturel des religions
Principes directeurs et conditions d’implantation
, Comité sur l'éducation au phénomène religieux, Gouvernement du Québec - Ministère de l'Éducation, 1999. p. 81

2. VAN DER LEEUW, Gerardus. La religion dans son essence et ses manifestations : Phénoménologie de la religion, Traduit par Jacques Marty. Paris, Payot, 1970. p. 516 (1933 pour la version originale, Phänomenologie der Religion).

Le christianisme protestant, par exemple, est exclu d'office de la position d'équilibre, car il met généralement une emphase importante sur la foi personnelle plutôt que sur la "guidance" de la hiérarchie du clergé. L'approche phénoménologique ne respecte pas la liberté de conscience dans ce cas précis comme dans plusieurs autres.

3. VAN DER LEEUW, 1970 (1933), p. 516 pour la traduction française.

Les individus engagés dans la foi sont considérés comme s'étant égarés par rapport à la position dite d'équilibre, selon laquelle ils devraient demeurer toute leur vie en perpétuel dialogue ou dans une perpétuelle remise en question. Qui a décrété qu'il faut qu'il en soit ainsi ? Par quelle autorité l'État peut-il imposer cette position ? Si une telle approche était suivie en politique, la création d'un parti et l'adhésion des membres aux idées d'un parti seraient impossibles, car chaque député et chaque militant ne devraient avoir aucune conviction politique forte.

4. TESSIER, Jacques et autres, Éthique et culture religieuse : Vivre Ensemble 1. Cahier de savoir et d'activités, 1re secondaire, ERPI (Éditions du Renouveau pédagogique, Inc.). p. 178

5. TESSIER, Jacques et autres, p. 182.

6. TESSIER, Jacques et autres, p. 69.

7. TESSIER, Jacques et autres, p. 70.