mercredi 31 mars 2010

Taxe sur l'essence au Québec : pourquoi pas une journée tous en bus?

(image source : Planibus de Montréal)
Le tout nouveau budget du Québec de 2010, permet aux villes (délègue la patate chaude) de percevoir une taxe additionnelle pour financer le transport en commun. Ça devrait vous donner l'envie de couper le câble TV de base, juste pour compenser les frais additionnels de ces taxes punitives.

Il y a d'abord quelque chose de questionnable dans cette solution.

1) L'offre en transport en commun, n'est même pas là, ni en qualité, ni en quantité, pour accueillir la demande que l'on veut créer. Si la moitié, ou même le tiers, des méchants automobilistes laissaient leur automobile à la maison, vos réseaux de transport en commun ne seraient même pas capables de les accueillir. Tiens, pourquoi pas une journée «tous en bus»?


2) Cette approche délègue le problème au palier de gouvernement inférieur, plutôt que de percevoir la taxe pour ensuite la redistribuer aux villes. C'est une manière pour le Gouvernement de dire aux maires des villes : «vous allez plonger aussi; je ne serai pas seul à affronter la critique».

3) L'automobiliste-type est encore considéré comme le méchant, tandis qu'un type peut aspirer son pot (cannabis) et son encens, mais s'il roule en vélo ou en transport en commun, c'est un maudit bon gars qui ne coûte pas cher à l'État... lequel paie pour sa santé.

Question : c'est qui, qui n'a pas réglementé la consommation des véhicules automobiles depuis la crise du pétrole des années 1970? Qui avait le pouvoir et devoir de fixer des cibles d'éco-performance à moyen et long terme?

4) Le système punitif vit de la surconsommation d'essence.

Cela me rappelle une petite ville de l'est du Québec, vers 1960-1970. L'entreprise offrant le transport en ambulance pour la région était aussi celle qui offrait le service de pompes funèbres... (croque-mort).
Dans le cas qui nous intéresse, si les bagnoles ont 10 cyllindres, 500 CV, font le 0-100 km/h en 3,9 sec. et consommmmmment 21 litres au 100 km, c'est parfait! Plus ça consommmmmmmme, plus les litres de sirop d'arabes (carburant) et les taxes perçues sont élevés. C'e$t payant! La taxation de l'essence au-delà d'une certaine limite, va dans le sens moral contraire du but. Les gens plus à l'aise qui aiment les voitures puissantes auront encore des voitures puissantes. C'est la classe moins fortunée qui devrait, selon cette formule (fort-mûle), aller faire son marché et ses emplètes chez le quincailler, en autobus ou en taxi.

«Excusez madame, pourriez-vous déplacer la poussette à trois roues mag de votre plus jeune enfant; j'aurais besoin de place pour mon 2"X4" Rona».

Réponse de la dame : «Monsieur, ce n'est pas mon poupon qui est là-dedans, c'est le four micro-ondes que je viens d'acheter».
5) Le transport en commun ne fait pas ses frais, même dans les grands centres. Il y a donc un certain problème; un sujet tabou de l'écologie pervertie en religion. Car il y a bien 2 façons d'être écologique. Une autre victoire de cette aile des écolobbyistes qui sont plus punitifs que le catholicisme des années 1940. Pourtant je suis pro-environnement et je l'étais déjà avant que ce soit la mode de l'être...

Jusqu'ici, la classe moyenne roulant en automobile a payé tout ce qu'on lui a demandé en taxes sur l'essence et autres pénitences imposées, mais la zone de reflux (overflow) a peut-être été atteinte.

Et que lui propose-t'on en échange du parcours en automobile? Un parcours en partie debout ou entassé, où la plupart des personnes ne peuvent pas davantage profiter de ne pas avoir les deux mains sur le volant.

Ce prélèvement additionnel pour des autobus inconfortables où l'on voyage 45 minutes, pour un trajet en partie debout, constitue un avoeu du fait que le transport en commun ne fait PAS ses frais.

Ce taxage de la consommation se compare avec les autres taxes sur l'essence pour financer le manque de gestion et d'anticipation des problèmes de société qu'un cégépien pouvait entrevoir il y a 25 ans.

Le Gouvernement ne mettra jamais de grosses pressions sur les constructeurs automobiles pour des voitures écolo-performantes (ex. un concept de voitures urbaines hybrides ou autonomes énergétiquement, même pour 2 ou 3 passagers), parce que la consommation du "mal" pétrolier est en même temps une vache à lait additionnelle pour puiser dans les poches des contribuables (comme la consommation d'alcool, de loteries, de poker en ligne, etc.).

Car, le jour où il n'y aurait que des autobus, des taxis, des véhicules corporatifs et des autos privées réservées aux élites qui circuleraient sur nos réseaux routiers, les divers paliers de gouvernement ne pourraient plus accuser les automobilistes de classe moyenne avec enfants, de dégrader nos routes.

6) Ce mode de pensée ne remet jamais en question les théories presque centenaires, d'urbanisation et de densification des villes, là où les résultats n'ont pas atteint les objectifs théoriques. L'urbanisme de (la manière de développer) nos villes est à revoir en majeur partie.

Il y aurait encore beaucoup à dire sur la gestion non créative, de quelque parti politique que ce soit.