dimanche 31 octobre 2010

Les agresseurs pédophiles passeront à la caisse; avis aux riches et célèbres

31 OCTOBRE 2010. Au cours de la semaine qui vient de se terminer, la Cour suprême du Canada a tranché à l'unanimité des juges, dans une affaire d'agression sexuelle par Paul-Henri Lachance, un membre du clergé catholique sur une personne mineure. Shirley Christensen pourra poursuivre au civil (en vertu du Code civil du Québec) le prêtre qu'elle accuse de l'avoir agressée, même si la période de prescription de 3 ans pour une cause au civil est échue.

Une nuance importante

Le cinéaste Roman Polanski,
présumé agresseur a fui une
enquête criminelle aux États-
Unis. Photo modifiée pour le 
billet
Il est probable que cette nuance ait échappé à la plupart des Québécois qui ont pris la nouvelle durant la dernière semaine d'octobre 2010. Il s'agit bien d'une cause au civil et d'une poursuite en dommages et intérêts qui devra être entendue en Cour supérieure du Québec. Le délai de 3 ans de prescription dans l'actuel jugement, ne concerne pas les cas au criminel, comme l'a aussi démontré l'affaire de Nathalie Simard contre son ancien agent, Guy Cloutier. Il s'agit des causes en vertu du Code civil du Québec, dont une clause de prescription a été désavouée par les juges dans le cas de Madame Christensen.

Davantage de cas de dédommagement contre les victimes

Ceci a un impact sur les conséquences financières contre les agresseurs de jeunes d'âge mineur, souvent dénoncés plus de trois ans après les faits, car les enfants ne sont pas de grands stratèges. Au civil, le jugement est intéressant pour les agressés, qui pourraient ainsi obtenir plus facilement une forme de dédommagement financier (en argent) dans des cas qui n'étaient pas admissibles jusqu'ici, en raison des délais suivant les actes.

Une condamnation au criminel de l'agresseur pouvait leur amener un certain soulagement, mais ne compensait pas les inconvénients dans leur vie. Par contre, la preuve demeure certainement difficile à établir, plusieurs années après les faits. Et cela pourrait ouvrir la porte aussi, aux fausses accusations (affaires montées) avec production de faux témoins complices qui partageraient la monnaie.

Satisfaction générale 

Toute la presse, même la Société Radio-Canada (société d'État), plutôt encline à défendre Roman Polanski en cette même année et les Québécois se sont réjouis de la nouvelle, sur l'affaire présumée vécue par Madame Christensen alors qu'elle était mineure; une résidente de Québec aujourd'hui âgée de 37 ans.

Vertu et attitude conséquente

Une autre bonne nouvelle demeure à souligner, vue la popularité de la décision des juges du plus haut tribunal du pays. Selon la même logique "morale" ou logique de valeurs, il n'y aurait donc plus de raisons, ni de la part de l'opinion publique, ni venant de la position journalistique, ni même du lobby artistique libertin, pour qu'au Canada et au Québec, on refuserait éventuellement de livrer un agresseur présumé, comme le cinéaste Roman Polanski, s'il entrait en territoire canadien.

La principale différence entre la cause contre le prêtre Lachance et celle contre Polanski, la célébrité du cinéma, est que la poursuite contre Polanski est au criminel plutôt qu'au civil. Donc, l'argument du pardon présumé de la victime de Polanski (qui aurait pu être monnayé ?) ne compte pas, puisque ce n'est pas une cause civile, mais une cause criminelle, dénoncée et enquêtée très tôt après les évènements présumés et selon un autre système judiciaire (un État américain). L'accusé avait profité d'une remise en liberté et de sa nouvelle nationalité française pour fuir la justice américaine. 

Autrement dit, avec la popularité perceptible de cette décision de la Cour suprême confirmant le droit de poursuivre un agresseur au civil après trois décennies, on peut maintenant se réjouir que si des agresseurs comme Polanski devaient mettre les pieds au Canada, ou même au Québec (!), il serait conséquent de les livrer à la justice en vertu des mandats d'arrêt de nature criminelle émis contre eux pour agression sexuelle sur des mineurs. 

Cela devrait d'autant être renforcé, dans l'affaire de Polanski, du fait que la chose avait été sous enquête peu de temps après l'agression, avant qu'il trouve refuge en France; pays qui a tendance à se montrer mollasson et négociable avec les laïcs riches ou célèbres. L'on sait par exemple, que certaines personnalités âgées très au-delà de 18 ans, ont par le passé déclaré ouvertement leur délectation sexuelle envers des jeunes de 13 ans, en France (talk shows de TV, récits ou anecdotes ou biographiques, etc.), sans être inquiétées par la justice.

vendredi 22 octobre 2010

Russell Williams : un "gentil" ogre de moins en circulation

Beaucoup a été dit sur la bête d'apparence humaine, Russell Williams. Mais voici tout de même mon impression sur ses attitudes gestuelles et sa réflexion stratégique durant l'interrogatoire filmée, un interrogatoire serré du policier-enquêteur. 


Je tiens compte aussi du portrait psychologique (être égocentrique et narcissique) fait de lui; donc un individu pour qui son image face aux autres est extrêmement importante.


Si Russ (de son surnom) s'est mis aussi vite à table, je ne suis pas certain que ce soit uniquement par souci pour son épouse. En plus de protéger son image en public (en cas de long procès), c'est peut-être aussi par stratégie. Ce n'est peut-être pas uniquement pour causer le moins de trouble possible à son foyer, mais aussi pour que les investigations s'arrêtent là. Il y a lieu de se demander plus sérieusement, si peut-être, il aurait d'autres cas sérieux sur la conscience. Ainsi, devant les preuves solides de la police, il n'est pas impossible qu'il ait craint que d'autres "trouvailles" fassent surface dans une longue enquête en vue d'un procès "classique". Ce n'est pas une affirmation. C'est une interrogation, mais je la crois justifiée.

Des criminels indétectables pour qui les côtoient de près? Pas sûr

J'ajouterais que je ne crois pas que son problème, comme ceux d'individus semblables, était indétectable. La preuve? Lui et un autre assassin sadique notoire (Bernardo) se sont "reconnus" (auraient fraternisé) à la même université. Cela m'amène à penser que ce type de prédateur sème des signes codés, par exemple des blagues ou phrases bizarres, mais que les gens ne prennent pas au sérieux, ou ne comprennent pas (ex. pensent avoir mal entendu) sauf bien-sûr ceux de la même trempe (ex. Bernardo) qui sont capables de pousser plus loin la conversation en privé.

En tout cas, celui-là est heureusement mis hors-circulation. Mais je ne serais pas surpris, si dans quelques années, on lui associait un ou quelques autres crimes graves, avec ou sans complice, au Canada ou à l'étranger (plus difficile à trouver). Peut-être est-ce pour cela qu'il se serait mis à table aussi vite, même si les preuves contre lui dans les deux meurtres concernés étaient irréfutables.

Pas certain qu'il ait été un "gentil" ogre avant le milieu de la quarantaine...

lundi 18 octobre 2010

Québec, "petit peuple" de Pauline Marois : déclaration sur-amplifiée

18 OCTOBRE 2010. La chef du Parti Québécois (PQ), Pauline Marois, a-t-elle vraiment gaffé en utilisant comme argument, lors des débats sur la question linguistique à l'Assemblée nationale, que les québécois sont un «petit peuple»? Probablement, oui et non à la fois. Il y a de ces moments où les péquistes doivent s'ennuyer des petits cartons et des interventions bien préparées, de Jacques Parizeau (ancien Ministre des finances sous le Premier ministre René Lévesque et aussi ancien PM lui-même).

Considérant premièrement qu'elle avait eu le temps de préparer son intervention pour les débats prévus sur l'adoption du projet de loi 115 qui vise à faciliter l'accès futur aux écoles publiques anglophones pour les francophones et les allophones ne parlant aucune des deux langues officielles, ni une langue autochtone, on peut répondre que ce n'était pas le meilleur choix des mots. Quand on veut défendre une langue, il faut être malchanceux pour utiliser une expression à double sens, dont l'un est péjoratif. Elle l'a fait.

Et bien que tout le monde avait probablement saisi ce qu'elle voulait dire, le Premier ministre Jean Charest, en fin politicien, n'a pas manqué de saisir, tel un joueur du Rouge et Or, le ballon devenu instable dans les mains de Madame Marois, dont la langue unilingue a fourché. Et le PM a effectivement retourné contre elle l'expression pour l'accuser de percevoir les Québécois comme un peuple sans importance ou de second niveau.

C'est un coup bas, de prêter une telle intention à la chef du parti qui se prétend le bras défenseur (le héros légitime) de la culture et de la langue française au Québec. Elle et le parti qu'elle représente ne voulaient certainement pas dire cela. Pierre Curzi (critique du PQ sur les questions linguistiques) a dû avoir un malaise... Dans l'actuel contexte de la défense de la langue française au Québec, tout le monde ayant réussi ses classes de secondaire avait probablement compris qu'elle parlait de la taille (poids statistique) du principal peuple fondateur du Québec, de majorité linguistique et culturelle française d'origine.

Par rapport au ROC (Rest of Canada), le Québec francophone est déjà minoritaire. Mais par rapport à tout l'Amérique du Nord, il est pratiquement dilué. Notre poids démographique est à ce niveau, selon Madame Marois, de l'ordre de 2 pourcent (%), ce qui est bien peu, mais significatif (non négligeable) à la fois, d'autant plus qu'il ne faut pas oublier la francophonie de l'Amérique hors-Québec.

Il n'est pas exceptionnel, malheureusement, de voir des productions cinématographiques nord américaines doublées en espagnol, mais pas en français, ou de constater le français comme troisième langue, ou moins, dans les modes d'emploi de nos achats électroniques. Notre fierté francophone en prend un coup à la mâchoire. Même chose lorsqu'on entend un groupe d'adolescents ou un humoriste s'exprimer dans un français approximatif (Allo fun!- non allophone), truffé de jurons et d'anglicismes, au point de troubler le sommeil de l'auteure et chroniqueuse du Devoir, Denise Bombardier.

Ceci est sans compter, le mépris assez généralisé de nos jeunes pour le français écrit, comme si c'était pour les adolescents, une partie de nous à oublier, comme une tache honteuse, un vêtement sans marque, ou des parents trop vieux pour être présentés à nos amis. Si le fait français au Québec se résumait à défendre un dialecte régional, il faudrait réorienter l'opération de sauvetage. L'ennemi ne serait pas à l'extérieur, mais au milieu de nous. C'est peut-être le cas.

Ce n'est pas parler une seconde ou même une troisième langue, qui aura raison de nous. C'est de cesser de parler et d'écrire le français de façon convenable, en ne sachant pas encore, au cinquième secondaire, la différence entre vérifier (à vérifier) et vérifié (vérification faite), parce que la règle "mordre" et "mordu", c'est une règle trop compliquée pour les cerveaux, qui rêvent de voyager de par le monde ou de servo-freins en céramique.

Mais une montée en épingle de la déclaration de Madame Pauline Marois par quelques médias risquerait de faire passer à côté d'enjeux plus importants; 1) notamment l'accès à moyen et long terme aux écoles anglophones, réservé aux mieux nantis des francophones et allophones qui auront le moyens de payer une transition de trois ans d'école privée anglophone (non subventionnée) et 2) l'enfermement dans le ghetto unilingue francophone pour le, peut-être, futur petit peuple (the Kat is onder the table, where is the toilette?).

«Trop "nice", comme y dit!» (référence à une publicité actuelle des services Desjardins)? Non merci, pas pour moi! Le français est une langue magnifique (à simplifier ? Peut-être...). Mais peut-on avoir le droit..., ou plutôt non, la maturité, de maîtriser l'anglais et d'autres langues, sans pour autant se renier soi-même? C'est possible d'apprendre du reste du monde, sans perdre son identité, quand nous savons qui nous sommes.

lundi 11 octobre 2010

Crise d'Octobre 1970 au Québec : Tid'lidam

Crédits photo : Bibliothèque
et Archives Canada et
L'Encyclopédie Canadienne
Soldat et enfant (18 octobre 1970)
11 oct. 2010 - Il y a quelques jours à peine au Québec, nous étions en plein festival commémoratif de la crise d'Octobre 1970, à la sauce folk. Un noyau d'individus avait décidé à ce moment, en s'inspirant des anciens patriotes, de réaliser l'indépendance du Québec par la force. Cela a débouché sur l'instabilité totale.

Relatant les années troubles ayant culminé par la crise d'octobre 1970, le bien connu Raymond Levesque (auteur compositeur de «Quand les hommes vivront d'amour») a mentionné en entrevue il y a quelques années, que ces années de militantisme où des bombes sautaient à Montréal, c'étaient "les bonnes années". Mais dans l'exercice du quarantième anniversaire des événements d'octobre 1970, qui a presque semblé un effort de mémoire médiatique, consistant a réhabiliter les protagonistes de la révolution avortée, bien peu dans nos médias ont souligné ce que j'aurais aimé entendre. Qu'une minorité  d'individus voulait imposer par la force son choix politique à la majorité.

On le sait, les pirates aujourd'hui amusent les enfants et les scènes dignes des anciennes publications d'Allo-Police, ornent la devanture de la maison québécoise, à Halloween. Il fallait de même, s'attendre à ce que que les felquistes (membres du FLQ) deviennent des gentils nounours qui avaient, suggèrent-on, notre intérêt collectif en tête (musique céleste ici ou mieux, musique folklorique Tid'lidam). 

C'est du moins la lecture qu'ont fait les médias dormant au gaz la semaine dernière. En mentionnant qu'il s'agissait d'une minorité (un groupuscule) d'indépendantistes un peu trop zélés et quasi-folklorique, il aurait fallu ajouter que cela s'apparente à ce que nous voyons encore à divers endroits du globe, quand des gouvernements légitimes sont renversés par des groupuscules minoritaires qui font avancer leur vision par les bombes et les armes, pour imposer leur voix à la majorité.

Nous envoyons un beau message à tout nouvel inspiré, parmi les nouveaux Tché qui voudraient jouer de l'arme automatique et des explosifs. «Dans 40 ans, vous serez des héros!» Je suis en total désaccord avec cette réhabilitation de la mémoire d'une poignée d'individus qui ont tenté d'imposer à la majorité leurs préférences politiques par la voie de la violence. Il y a un nom pour cette forme de militantisme. Dans tout pays où une minorité veut forcer sa vision idéologique par les armes et les bombes, à l'encontre de la volonté de la majorité d'un peuple , on appelle cela terrorisme, ou mafia, ou crime organisé.

Aucun illuminé n'a le droit d'imposer à un peuple, sa vision par le raccourci des armes et de la violence. En réhabilitant de tels actes, nous justifions des groupes minoritaires qui imposent leur vision à la masse, comme les talibans et autres terroristes contemporains.  Chantons en choeur un petit air folklorique : Tid'lidam, tid'lidi-d'lidi-d'lidam, Tid'lidam, tid'lidi-d'lidi-taliban.

Il y a un peu trop de journalisme à gogo (ou gogauche?) et d'amateurisme en information en ces années. 

jeudi 7 octobre 2010

Automobile : Redéfinir la notion de "performance"

7 OCTOBRE 2010. Je vous propose un billet plus léger, car je tiens ce blogue en marge de mon travail et de mes autres activités. Ma conscience environnementale me "titille" depuis plusieurs mois. En fait, je m'en confesse, j'étais en faveur de la protection de l'environnement, déjà avant que cela soit à la mode et devienne souvent proche d'une nouvelle religion. D'autre part, mon budget me ramène quotidiennement sur terre. C'est que, me dérange en partie, la définition de la performance des véhicules automobiles, laquelle en 2010-2011, se décline encore par le nombre de chevaux (puissance) ou par l'accélération (en secondes chrono pour le 0 à 100 km/h). Bref, j'ai été déçu, au cours des dernières années, des orientations de l'industrie de l'automobile, nord-américaine du moins. Celle-ci n'a pas profité des progrès technologiques pour réduire la consommation énergétique des véhicules mais pour en augmenter la puissance à consommation à peu près égale, ce qui est disons-le, irresponsable.

mercredi 6 octobre 2010

Instruction publique au Québec : l'alcoolique qui veut garder sa femme de force

6 OCT. 2010. Dans le cadre de la semaine de l'enseignement public au Québec, on entend encore le même argumentaire contre l'école privée. Pourtant, les parents du privé paient encore 100% de leur quotepart en impôts, taxes et taxes scolaires publiques, même s'ils n'envoient pas leurs enfants au secteur public. Cette fois, l'attaque arrive du président de la Fédération autonome pour l'enseignement (FAE). Cette coalition de syndicats réclame la fin du financement partiel du privé subventionné, alors qu'il s'agit en fait d'un retour d'une partie seulement (pas la totalité) de la contribution des parents et contribuables pour l'éducation. Faut-il rappeler que le Gouvernement du Québec cherche actuellement des partenariats public-privé qui seraient avantageux pour l'État et l'apport des écoles privées partiellement subventionnées en est un qui a fait ses preuves. En grattant un peu plus loin, on découvre en fait une idéologie socialiste et exclusiviste où le mot "universel" ne veut pas dire diversifié mais "exclusif".