mardi 6 décembre 2011

Piquerie à Québec et prévention, vraiment? Parlons financement

Les promoteurs d'une "piquerie" à Québec affirment que celle-ci aurait pour but ultime, d'aider les personnes aux prises avec la toxicomanie. Mais une piquerie peut devenir un point de rencontre d'une clientèle touristique particulière ou de ralliement local pour junkies et produire l'effet inverse, facilitant, à celui attendu (prévention).


Injection de drogues.

(dernière modification: 30 janvier 2015)
L'exemple de Vancouver est souvent cité comme «modèle», mais à Vancouver, selon un retraité de la police, le quartier des junkies est circonscris et la piquerie est à l'intérieur de son périmètre. Il est donc facile pour la police de surveiller les déplacements des «clients» et les transactions de drogues. La situation à Québec est totalement différente: on veut conserver ou attirer des familles dans les quartiers plus anciens de la ville. Introduire une piquerie, par exemple en basse-ville, serait à peu près comme faire l'inverse de la revitalisation réussi, promue par un ancien maire, Paul Lallier.

Si tel est le but et résultat, on ne peut pas être contre une telle entraide. Mais en a t-on les moyens? Prenez par exemple les personnes qui souffrent d'un diabète de type héréditaire. Elles doivent payer leurs seringues et leur matériel pour leurs tests de contrôle. Il faut donc gérer sagement les ressources financières et matérielles publiques et parapubliques en santé, qui accapare déjà près de la moitié du budget total annuel du Québec. Une piquerie peut devenir un point de rencontre touristique ou de ralliement local pour junkies et produire l'effet inverse à celui attendu (prévention).

En supposant qu'on aille de l'avant, voici une suggestion pour le financement de cette forme d'encadrement / entraide envers les toxicomanes du territoire de la ville de Québec :

  • les subsides et autres formes de soutien sont conditionnels aux résultats mesurables. Ainsi en présence de résultats (ex. nombre de personnes intégrées à un programme de désintoxication; ex. nombre de personnes ayant terminé un programme, etc.), le financement est renouvelé. En l'absence de résultats vérifiables, pas de subvention des gouvernements et des villes
  • Ensuite, on ne finance pas plus de 6 mois à la fois, pour toute la vie du programme d'encadrement des toxicomanes.
  • Aussi, on implique les commanditaires (sponsers) privés dans le même projet et on permet aux financiers publics et privés de déléguer des représentants en tant que membres avec droit de vote au conseil d'administration de l'organisme.

Je crois, qu'à des conditions semblables, le projet risque moins d'être un simple moyen de se garantir un emploi subventionné à vie et sans aucune obligation de résultats.

Car ce dont une personne qui s'injecte des drogues a besoin, ce n'est pas tant de seringues gratuites et d'un local aseptisé pour un pas de plus vers la mort. Ce dont elle a besoin, c'est avant tout de l'aide pour se protéger contre elle-même; pour retrouver sa valeur et son identité. Une telle personne a perdu le contrôle et le but de sa vie...


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"Piquerie" JUNKY's 24 h, bientôt dans votre quartier ! (5 décembre 2011), http://yapasdpresse.blogspot.ca/2011/12/une-piquerie-junkys-bientot-dans-saint.html