mardi 21 février 2012

L'ombudsman de la Société Radio-Canada (SRC) fait son travail

L'ombudsman de la SRC (Société Radio-Canada) a réprimandé une correspondante à l'étranger pour un parti pris apparent dans le conflit entre les Palestiniens et Israël

Le centre-droit et la droite à la SRC
L'ombudsman de la SRC (Société Radio-Canada) a réprimandé une correspondante à l'étranger, Ginette Lamarche, pour un parti pris apparent dans le conflit entre les Palestiniens et Israël. Vous pouvez consultez le lien vers la source, bien documenté en fin du présent billet (1). Mais, Radio-Canada nous a habitués à ce genre de nouvelles et de reportages (ou les grands titres suggestifs ou orientés) dans lesquels les journalistes, généralement de gauche, anti-Israël, anti-conservateurs, mélangent les genres en confondant indistinctement information et point de vue éditorial. La soirée des élections fédérales du 2 mai 2011, était on ne peut plus révélatrice sur le deuil de la défaite du Bloc Québecois.

Il est grand temps de scruter l'objectivité de ce média d'état qui ingurgite 1,1 milliards par année du budget  national du Canada.

De quoi s'attend-t-on d'une radio - TV d'État en fait? 

D'une radio et TV d'état, on s'attend au minimum :
  • À ce que, à l'encontre des médias privés, celle-ci exposera l'information sans tenter d'en biaiser la lecture ou d'en masquer une partie essentielle à une juste compréhension.
  • Que l'éditorial (opinion) y sera clairement distinct de l'information.
  • Qu'une opinion sérieuse, alternative y sera présentée (choix de personnes compétentes)
  • Que les débats seront de véritables débats et que les spécialistes de l'opinion en disgrâce à la SRC (ex. Israël, Pro-vie, conservateurs, etc.) seront choisis selon l'éthique et selon leurs compétences; non l'inverse dans le but de discréditer leur opinion. Ou qu'il n'y aura pas apparence de débat avec entente à la fin (arrangé en raison du choix des débatteurs).
  • Que les entrevues y soient menées pour faire sortir l'information et non pour discréditer l'interviewé.
  • Que les évènements de l'actualité (une manifestation, une statistique) qui ne font pas l'affaire de la SRC y seront traités objectivement et surtout... seront traités. Par exemple, une marche de deux ou trois milliers de personnes pour défendre le choix en éducation OU un rassemblement de 10,000 chrétiens descendants de la Réforme, dans une veille de prière à Ottawa y auront autant, sinon plus de représentatitivé et de poids médiatique, qu'une micro-manifestation d'un groupe de 50 ou 100 personnes défendant une cause chère aux journalistes et réalisateurs et producteurs de la SRC. Je me souviens que la nouvelle de 30,000 avortements par année au Québec avait été diffusée tôt un dimanche matin à la radio, et que je ne l'avais pas entendu par la suite, il y a quelques années.
  • Que les journalistes et professionnels qui y seront embauchés, réguliers ou à contrat, proviendront de divers arrières-plans et opinions et non uniquement de l'idéologique socio-politique de la gauche ou autre à la mode.
  • Que les émissions où une alternative n'est pas présentée (ex. une émission de gauche, ça se peut) sera compensée par une autre forme d'équilibre (d'autres occasions dans la plage horaire)
  • Que le contenu de type récréatif et éducatif sera lui aussi équilibré et réaliste (pas de surexposition médiatique positive de certains groupes privilégiés ou lobbyistes). 
  • Et ainsi de suite.

Ouf! La marche est haute, mais avec un peu d'entraînement, de la formation et beaucoup de coaching (pas de couching!) on peut y arriver. Quand une TV et une radio d'État d'un pays démocratique ne remplissent pas ces objectifs, il devient justifié de se demander si c'est le rôle de l'État d'y investir nos taxes et impôts. Car c'est alors le signe qu'elles sont devenues des véhicules idéologiques.

Pour en revenir à notre cas, le chroniqueur Éric Duhaime mentionne que Madame n'en était pas à sa première déviance journalistique. ET il fait cette remarque fort à propos:

«Quand le biais journalistique de gauche s’exprime quotidiennement sur les ondes de la société d’État au sujet des enjeux nationaux, il existe au moins un contrepoids dans l’ensemble des autres médias pour permettre aux auditeurs de voir les deux côtés de la médaille et de se faire une idée. Tel n’est pas le cas quand l’actualité nous provient de Tel Aviv ou de Jérusalem» (2).
Autrement dit, ici on peut écouter d'autres sources (ex. TVA, certaines radios privées, etc.). Mais pour les nouvelles provenant de là, c'est beaucoup plus limité, à moins de se tourner vers la BBC et la France (et encore, c'est pas l'exemple de neutralité pour les dossiers d'Afrique). Bref, ce qui aurait dû faire la force de la SRC (ses budgets, ses ressources techniques et professionnelles, son image corporative d'objectivité pour comprendre les enjeux et diverses lectures des conflits et de leur histoire) en a fait une honte (le poids média du côté vers lequel penche la Société d'État, du moins dans la francophonie du Québec). Bref, c'est un "FAIL". Mais on peut se reprendre avec l'effort et aussi avec les prochaines embauches.

AUTRE TEXTE:

Égypte : les rapports sur la situation se contredisent

MERCREDI 14 DÉCEMBRE 2011

http://yapasdPRESSE.blogspot.com/2011/12/egypte-les-rapports-sur-la-situation-se.html

_______________

1. Pierre TOURANGEAU. Israël et les Palestiniens : prudence, prudence… (radiojournaux)
publié le 14 février 2012 à 17 h 00
Révision de l’ombudsman de la SRC, d’une plainte portant sur cinq reportages en relation avec le conflit israélo-palestinien, diffusés à la Radio de Radio-Canada en décembre 2011
http://blogues.radio-canada.ca/ombudsman/archives/1395

2. Éric DUHAIME. Radio-Canada : la « mal-biaisée ». Journal de Québec, Dimanche le 19 évrier 2012, 18h42 | Mise à jour : Dimanche 19 Février 2012, 18h45
http://www.journaldequebec.com/2012/02/19/radio-canada-la--mal-biaisee-