dimanche 18 mars 2012

Psychiatrie et Guy Turcotte : diagnostic à la carte

30 MARS 2012. Les psys ont-ils besoin de psys? L'affaire Guy Turcotte, le cardiologue qui a tué ses deux jeunes enfants à l'arme blanche le 20 février 2009, fait ressortir une chose. Il est possible d'obtenir des avis contradictoires en psychiatrie. Il suffit de poser la question au bon spécialiste, en fonction de la réponse désirée. Satisfaction de la clientèle oblige (couronne ou défense). 

(Dernière modification: 7 décembre 2015)

L'homme espère sortir de l'Institut Pinel le plus tôt possible. Pour son psy traitant, Turcotte peut présenter un danger envers l'ex-conjointe et son nouveau conjoint. Pour le psy qui le représente devant la commission d'examen des troubles mentaux, il ne présente aucun danger, mais constitue plutôt «le cas idéal pour un retour en communauté» (1). 
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La contradiction dans un procès basé sur la responsabilité (maladie) ou non de l'accusé, conduisait logiquement au "doute raisonnable" et de là, à l'acquittement.  Pourquoi? Parce que contrairement à des malades qui ont déjà un dossier criminel étoffé, ce dernier n'avait pas de condition mentale particulière connue. Le procès dépendait donc de la responsabilité mentale (capacité de juger ce qu'il faisait). Le verdict était donc prévisible, car que pouvaient affirmer des jurés devant la contradiction de médecins spécialistes lorsque le droit prévoit l'acquittement en cas de doute raisonnable? La cause fait maintenant référence (alimente la jurisprudence) en faveur des criminels qui agissent sous l'impulsion du moment (bombes émotives).
Guy Turcotte et ses deux enfants, en des
temps meilleurs. Crédit photo : famille.

Vivre maintenant avec nos contradictions de valeurs


Un gars, cardiologue en plus, tue ses deux enfants (son fils Oliver, 5ans et sa fille Anne-Sophie, 3 ans) qui, selon l'autopsie ont tenté de se défendre et ont été lacérés avant d'être brutalement mis à mort. Il les a poignardés à une vingtaine de reprises chacun. Nous n'avons pas su les détails des résultats de l'autopsie, parce que c'était trop dur. Mais nous avons appris qu'ils ont résisté (au moins le plus âgé des deux dont les bras ont été lacérés). Je ne sais pas si vous savez, mais il y a quand même une petite pause obligée entre deux meurtres à l'arme blanche. Ce n'est pas comme tirer dans une foule à l'arme automatique. Il faut maîtriser le premier enfant, faire l'obscure "besogne", laisser une petite victime sanglantes là, inerte, et se déplacer et recommencer avec l'autre, qui supplie de terreur à son tour de ne pas lui faire de mal. Ce sont bien deux meurtres et non un.

Question : est-ce que vous accepteriez de travailler dans la même équipe que Turcotte, s'il occupait votre métier ou profession? Comment réagirait-il s'il se croyait, à tort ou à raison, victime d'une injustice (ex. une mise à pied)? Quel geste poserait-il, s'il lui arrivait encore de "péter un plomb" (disjoncter) pour une raison quelconque? Après tout, il l'a déjà fait. Ce sont ceux qui prétendent le contraire qui doivent prouver que l'homme est en contrôle de ses émotions.

Des évaluations psychiatriques opposées (2)



  • Pour le médecin traitant, le psychiatre Pierre Rochette, Guy Turcotte demeure (mars 2012) une énigme qui a peu progressé et qui ne lui fait pas confiance: «Peu de chose ont changé» chez l'homme. Il devrait demeurer en détention psychiatrique préventive. 
  • Pour le psy de la défense, le Dr Louis Morrissette, Turcotte est un modèle de réhabilitation qui souffre de ce qu'il a fait et a le droit de refaire sa vie. Le médecin traitant de l'acquitté ferait de l'expertise populiste, pour satisfaire la position de la majorité des gens dans la population (ignares que nous sommes!) et qui réclament des conditions plus restrictives? Son collègue serait donc peu professionnel (il suivrait l'opinion de la majorité). Pour pousser cette «logique» jusqu'au bout, que fait-il alors, le Dr Rochette, avec un droit de pratiquer au sein de sa corporation professionnelle? C'est Turcotte qui, selon sa logique, devrait retrouver son droit de pratique...

La question incontournable


Comment deux spécialistes peuvent-ils arriver à des résultats si différents, sans une approche fondée sur l'embauche du psychothérapeute qui donnera le diagnostic désiré?

ET une question en prime


La psychothérapie est-elle une science?

Touche-t-on la fin de l'approche-client en psychiatrie dans les procès?


Certaines personnes des médias habituées aux tribunaux, croient que l'évaluation psychologique d'un criminel devrait être commandée par le gouvernement et non par les parties s'opposant dans un procès qui sont la Couronne (accusation) et la défense. Ainsi, les psychiatres chargés de l'évaluation n'auraient plus un service à la clientèle envers la couronne (accusation) ou l'accusé (défense) et le diagnostic de tous les psys  consultés en cas de crime grave (ex. deux ou trois) aurait davantage de probabilités de converger. On aurait par exemple, une séquence d'évaluation commune, enregistrée, contenant toutes les interventions et remises aux spécialistes qui l'ont supervisée. À partir de celle-ci, et après les évaluations complémentaires aussi disponible à toutes les  parties impliquées, ils émettraient leur rapport, sans se consulter.

Avec l'affaire Guy Turcotte, on a atteint la limite des jugements mollassons de jurés dépassés par la complexité des causes et concluant au doute raisonnable en présence de professionnels qui se contredisent; quand la preuve dépend essentiellement de tels avis. Il faut maintenant vivre avec ces contradictions. Deux parties opposées ne peuvent avoir raison. Les jurés se sont prononcés sur un verdict de non-culpabilité parce que Turcotte vivait une dépression, due à une séparation de sa conjointe, au moment du meurtre de ses deux bambins. Je ne sais pas si vous savez le nombre de séparation de couples avec enfants en une année au Québec, mais peu vont jusqu'à tuer leurs enfants. Durant le procès, le meurtrier a déclaré avoir perdu la carte, après avoir trouvé une conversation (courriel ou tchat) entre son ex-conjointe et un ami de la famille qui aurait trahi sa confiance. À mon sens, la possibilité du motif de meurtre par vengeance contre la mère des enfants demeure  aussi probable que sa condition dépressive présumée. Remarquez: il ne s'en prend pas à la vie de l'ex-conjointe, ni à celle du "faux-ami", mais à la vie de deux enfants sans défense qui ont confiance en lui. Il est possible, qu'en s'en prenant à ses enfants, c'est la conjointe qu'il visait. Mais avait-il une responsabilité, ou était-il une "victime", malade à l'intérieur?

Résultat judiciaire du verdict des jurés suivi de la sentence de la cour: pas de prison pour l'homme, mais seulement un séjour obligé en institution psychiatrique. Mais une question incontournable s'impose, en raison de la thèse retenue de la dépression par les jurés: qu'est-ce qu'on fait avec un homme qui, sous tension, peut tuer? La preuve n'est pas à faire; il l'a déjà fait. Que fait-on avec maintenant? C'est que le Monsieur veut recommencer sa vie, avec une nouvelle conjointe, avoir d'autres enfants, et pourquoi pas, reprendre "normalement" sa carrière professionnelle médicale, pour recommencer à prospérer, etc.

La confusion des mots comme pardon, justice, compassion


Le droit nouveau a un lien direct avec la perte de référence et la perte de sens. Durant le procès de Turcotte, on a entendu à outrance, la référence aux termes pardon et compassion. Dans ce genre de causes, comme aussi pour d'autres cas médiatisés à l'extérieur du Québec, on a un point commun, par exemple avec
  • Bertrand Cantat, meurtrier et amant de l'actrice, Marie Trintignant  (peine de huit ans, temps purgé 4 ans), 
  • ou Roman Polanski, présumé coupable d'agression sexuelle contre une mineur, lorsqu'il était au début de la quarantaine, et dont il a fui les procédures judiciaires des États-Unis en se réfugiant en France complice de ce genre de comportements (il n'a pas subi de procès ni de conséquences judiciaires).

La France et le Québec emploient un vocabulaire chrétien en distorsion et en perte de sens ou totale déconnexion d'avec le contexte chrétien 


On a perdu la source de ces mots chargés de sens, et ces concepts chrétiens, comme pour le reste, ont été récupérés par le New age (ésotérisme) et maintenant, par l'action politique et sociale. Comme les "anges" du New age n'ont plus de lien avec ceux des visions décrites dans la Bible, le reste du vocabulaire chrétien a aussi été récupéré et modifié. Serait-ce là la marque d'une société dans laquelle on aurait beaucoup plus de crimes non révélés que ce qu'il ne paraît?

Le pardon


Le pardon au sens chrétien tel que trouvé dans les évangiles, à distinguer du christianisme politique du Moyen Âge et d'une certaine période du Québec (3), c'est passer l'éponge sur la faute de quelqu'un; la remettre, l'effacer, l'engloutir, la jeter dans la direction opposée le plus loin possible de nous. Mais le pardon n'enlève pas la mémoire, il enlève les mauvais sentiments, la hargne, la haine, le désir de vengeance, etc. Et pour le fautif, il peut alléger le poids de la faute. Mais le pardon n'enlève pas toutes les conséquences. Dans le cas présent, les enfants restent privés de leur droit à la vie.

Ce sont les personnes blessées ou offensées qui peuvent pardonner. Par exemple, votre voisin vole la tondeuse à gazon de son autre voisin et la vend à "Argent Comptant". Vous ne pouvez pas pardonner votre voisin, car ce n'est pas vous qu'il a offensé. Ce n'est pas en votre pouvoir. Si vous le faites, ce ne sera que symbolique ou par la bande (ex. si vous avez donné de bonne références à son sujet). C'est son voisin offensé (la victime) qui a ce pouvoir (4).


La justice


Le pardon n'est pas l'affaire des jurés dans un procès. Des victimes peuvent pardonner un criminel pour le soulager d'un poids ou pour se soulager elles-mêmes, mais cela ne veut pas dire que le criminel n'aura pas à faire face à ses responsabilités de vie en société et éventuellement même, à aller en prison (justice rétributive ou rétribution, protection de la vie des autres et de leur droit à la sécurité). Le rôle d'un jury qui étudie une affaire présumée criminelle n'est pas de pardonner, mais de juger selon un critère de justice. La personne est-elle, ou non, coupable, et à quel degré? En prononçant une décision sur la base du pardon, un jury se placerait en position de juge. Un jury ne peut pas dire: je ne veux pas qu'il aille en prison, donc je suis obligé de dire qu'il n'est pas coupable. Si le verdict appartient aux jurés, la sentence appartient au juge. Le jury doit conclure : coupable ou non coupable, et à quel degré, etc. Par la suite, le juge applique le droit avec plus ou moins de sévérité selon les circonstances: première offense ou non, gravité du crime, repentir démontré et regrets évidents, prise de conscience ou non de la faute, perspectives de réhabilitation en fonction de l'historique et de l'attitude personnels, etc.

La justice a aussi un aspect de rétribution impliquant pénalité et réparation ou compensation de ce qui peut l'être. Sinon, toute la confiance au système de justice s'écroule. La répression du crime n'est pas une vengeance, mais une soupape de contrôle sociale. Si un gouvernement cesse de faire justice, celle-ci se déplacera vite dans la rue, mais d'une façon distordue et arbitraire; le lynchage connu ailleurs, les règlements de comptes, les contrats, les guerres entre familles, etc..  

L'équité


Justice et équité vont de paire. Toute véritable justice n'a pas égard à l'apparence et au statut de la personne.   Peut-être que si Turcotte n'avait pas été cardiologue, et qu'il avait été un gars du câble, on aurait dit que c'est un bas criminel. Peut-être que si Cantat et Polanski n'étaient pas réputés dans le domaine des arts, on ne demanderait pas un traitement (réhabilitation) par la voie express pour eux. On peut se poser la question. Imaginez que vous ayez deux enfants adolescents, dont un serait votre préféré. Les deux commettent un même méfait (ex. vol dans un commerce) à une semaine d'intervalle. Vous ne reprenez pas le premier, mais la semaine suivante, vous pénalisez sévèrement le second. Ce ne serait pas équitable. Une famille ou une société qui agirait ainsi se retrouverait vite dans le chaos.  Le cardiologue doit passer par le même processus qu'un gars du câble ou qu'un sans travail dysfonctionnel.


La compassion


La compassion, c'est être concerné et touché par la situation d'une autre personne, au point d'intervenir pour en alléger la souffrance, qu'elle le mérite ou non. La compassion envers un meurtrier avéré, c'est de le protéger, de s'assurer qu'il ait accès à un procès équitable avec des témoignages vérifiés, etc. C'est aussi de lui donner des conditions de détention humaines, ou d'être soigné correctement dans un institut psychiatrique avec la contrainte humaine nécessaire, mais pas au-delà, etc.

«Il a payé sa dette»


Le déni (renier la gravité ou la responsabilité de ses actes) ne mène JAMAIS à la restauration. Le changement de comportement passe toujours par une acceptation (prise de conscience) de ce qui a été fait comme crime. Avoir eu une mauvaise maman ne suffit pas. Les enfants d'une même mère prennent des tangentes différentes. On entend souvent dire aussi que le coupable a «payé sa dette» à la société. Si un pharmacien a volé la pharmacie pour se droguer et fait un séjour en prison, cela voudrait-il dire que s'il a "payé sa dette" au sens juridique du temps de privation de sa liberté et de réinsertion, il pourrait automatiquement retourner pratiquer dans sa discipline. C'est comme nommer gérant d'une SAQ (Société d'État pour la vente d'alcool au Québec), un alcoolique qui a cessé de consommer. Un entraîneur auprès de juniors en gymnastique ou en patinage artistique ou en judo ou karaté, qui a abusé de jeunes filles sous sa garde peut-il retourner pratiquer auprès des jeunes filles ou même de garçons mineurs? S'il a «payé sa dette»? Le cas d'un père, professionnel de la santé, qui a tué ses deux bambins impose une sérieuse remise en question, sur les nouvelles valeurs québécoises (ou absence de...).

L'approche client en matière de crime doit cesser


Ce jugement ou plutôt, cette erreur de jugement, ne peut rester ainsi. Car les faits contredisent la décision des jurés. Les jurés reconnaissent un doute raisonnable, mais le doute ayant mené à ce verdict, dépend d'une mauvaise procédure: l'approche client en matière d'évaluation psychiatrique dans les cas de crimes graves. Il faut changer cela, et vite. «La modération a bien meilleur goût», comme disait une ancienne campagne de pub de la SAQ (consommation d'alcool). Turcotte devrait rester sous contrôle de l'État et en cas d'éventuelle remise en liberté, faire preuve avant une réhabilitation totale, de prise de conscience de la gravité de ce qu'il a fait. D'autre part, advenant deux meurtres non prémédités, cela signifie-t-il pour autant qu'il ne s'agirait pas de meurtres non prémédités, au même titre par exemple, que le chauffard ivre qui tue deux personnes par négligence criminelle, sans pour autant avoir planifié leur mort? Tuer ses enfants sous l'impulsion de la rage et après avoir bu un produit chimique, est-il plus socialement acceptable que l'alcool au volant du chauffard criminel?

En liberté éventuelle, des criminels qui assassinent des personnes, avec ou sans préméditation (ex. sous une rage momentanée), devraient même avoir un bracelet et ne pas s'approcher, par exemple, à moins de 50 ou 100 km des victimes qui restent (ex. blessées) et leurs proches ou familles. C'est au criminel de subir l'inconfort lié à son geste (ex. déménager) et non aux familles et aux proches. Le changement de comportement passe toujours par une acceptation (prise de conscience) de ce qui a été fait. Ce n'est vraisemblablement pas le cas pour Turcotte actuellement. Bien sûr, il peut être contrarié d'être confiné en détention médicale préventive et curative (aspect traitement qui semble inopérant dans son cas), et aussi d'être privé à jamais, de la présence de ses enfants, mais cette attitude peut être centré sur lui et non sur le sort des victimes qui restent (mère des enfants, les proches, le changement du droit pour désagréger la condition féminine en matière de violence conjugale, etc.). Le changement de comportement passe toujours par une reconnaissance de ce qui a été fait comme crime.

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(5 Juin 2012)
http://yapasdpresse.blogspot.ca/2012/06/guy-turcotte-bon-doc-bad-doc.html


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1.   Éric THIBAULT. Qui est le vrai Guy Turcotte? Journal de Québec, vendredi 16 mars 2012,  p. 5

2.   Même référence.

3.   Et pour ceux qui voudraient tripoter le langage chrétien... En théologie chrétienne, c'est Dieu qui a le pouvoir ultime de pardonner. Car chaque offense est une attaque contre la dignité qu'il a placée en l'homme à son image (la ressemblance ou l'image de Dieu dans l'Homme étant dans la caractère, la dignité, l'appel et non le physique). Pour le christianisme, une personne qui commet une offense ou une faute attaque le programmeur de la création humaine (code génétique), en ce qu'elle méprise la dignité qu'il a placée en elle par la procréation et par la transmission de la nature humaine suscitée par, appelée par et rappelée par Dieu. Nous sommes tous destinés et appelés à être en quelque sorte, des princes et princesses de Dieu par adoption. Mais lorsque nous commettons une faute, nous sommes aussi comme un prince appelé à être juste, mais qui agit contre sa dignité.

4.   Et la majorité des religions n'ont pas de notion du pardon, sauf par syncrétisme (emprunt) ou par imitation, comme le bouddhisme adoptant des notions chrétiennes en Amérique du Nord. Dans un reportage de la SRC à Second Regard, un occidental devenu moine bouddhiste parlait de compassion et de pardon comme étant dans la nature même du bouddhisme, mais devait pour ce faire, citer les textes évangéliques des paroles de Jésus. Les ascèses bouddhistes et de l'hindouisme sont fondées, selon d'anciens adeptes initiés et avancés, sur le principe de l'effort personnel, justement en raison de l'absence de pardon et de rédemption extérieure. La quête, comme pour le christianisme lorsqu'il dévie de sa source, devient alors une quête d'auto-rédemption, d'auto-justification et sombre dans l'ascèse ou la réclusion ou même l'auto-punition, pour vaincre les conséquences de la loi du karma, par exemple. Même le christianisme n'est pas toujours fondé sur les principes des Évangiles (évangéliques).