lundi 14 mai 2012

Qui va sonner la fin de la récréation?

La ministre de l'Éducation du Québec, Line Beauchamp, a annoncé sa démission en après-midi, le lundi 14 mai 2012. Les étudiants, après avoir accepté il y a deux semaines une entente de principe que recommandaient comme acceptable, trois chefs syndicaux des grandes centrales syndicales, ont rejeté l'offre du gouvernement ce matin. Ils ont ajouté à l'outrage en disant que les députés n'avaient pas fait la preuve qu'ils avaient les compétences pour contribuer à un meilleure gestion des universités, d'où on prévoyait récupérer des économies pour les étudiants en optimisant les dépenses. En discours de démission, la ministre sortante a annoncé qu'elle a constaté que les étudiants ne sont pas de bonne foi dans la négociation. Bienvenue dans le club. On savait que le débat avait dérapé depuis le discours prononcé le 7 avril dernier par Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole de la CLASSE:  

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Vous avez remarqué dans ce qui précède, que la CLASSE vise le changement du système politique même et non pas uniquement un gel des frais. Nous avons en plus appris la semaine dernière que des associations étudiantes ont fait des dons à des groupes anarchistes. C'est que la crise n'est plus au niveau des cours depuis des semaines déjà. Des étudiants se sont faits avoir avec leur contribution obligatoire (prélevée à même leurs frais) et ne le savent pas. Et les associations veulent enseigner aux autres à gérer... Je passe.

Devant la possibilité d'un moratoire tel que demandé par plusieurs personnes du public, ils ont dit que cela ne changerait rien et qu'il n'était pas question d'une trêve. Ils ont confirmé à la ministre Beauchamp, ne pas avoir confiance aux élus pour négocier (en réalité un aveu de leur incapacité à négocier d'où la participation récente de trois chefs syndicaux rompus à la négociation qui avaient pourtant recommandé d'accepter la dernière offre). 

C'est l'impasse totale. La situation actuelle devient un ramassis de toutes les causes. Et non seulement les dissidents (une minorité des étudiants qui mènent le bal) veulent le gel des frais de scolarité depuis des années, mais maintenant ils exigent depuis peu la gratuité totale. Imaginez. Des jeunes resteraient à l'université jusqu'à 35 ans, facture payée à 80% par des travailleurs qui ne sont pas allés à l'université et qui paient les services professionnels à grand prix, lorsqu'ils n'ont pas d'assurances. On y mêle même le revenu minimal garanti pour des gens qui veulent se faire vivre par les autres dès l'âge de 18 ans, sans avoir à travailler. 

Il est temps qu'il se passe quelque chose, quelque chose comme la fin de la session; disons une fin de récréation avec de beaux bracelets pour ceux bloquent les rues, font du saccage, de l'intimidation, du blocage social et méprisent nos élections et nos tribunaux.

Comment se fait-il que des professionnels de la contestation ne soient ni à l'école ni au travail, soit peut-être un 10% des étudiants représentés par moins encore qui manifestent et qui renversent le Québec. Il va falloir qu'il se passe quelque chose parce que bientôt ce sont les citoyens qui vont gérer la crise. Ceux-ci ne laisseront pas le Québec être renversé par une poignée d'anarchistes.

C'est l'impasse totale. La situation actuelle devient un ramassis de toutes les causes. En discours de démission, la ministre sortante a annoncé qu'elle a constaté que les étudiants ne sont pas de bonne foi dans la négociation. Bienvenue dans le club. On savait que le débat avait dérapé depuis le discours prononcé le 7 avril dernier par Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole de la CLASSE; version vidéo longue ci-dessous :