dimanche 19 août 2012

Perceptions à froid, de la semaine politique québécoise

Je vous livre de façon brute (sans références ni liens vers des sources), mes réflexions de la période électorale du Québec, pour le segment approximatif, du 11 au 18 août 2012. 
(mise à jour : 19 août 2012 20:40)

La semaine des rebondissements
  • Djemila Benhabib en a perdu sa charte... pour quelques jours
  • Conséquences prévisibles d'une charte de la laïcité dans le contexte québécois
  • Jean-Martin AUSSANT (parti ON) n'a pas convaincu la Cour supérieure
  • Les élections 2012 : Tout le monde en parle SANS Guy A.
  • Parti Libéral du Québec - PLQ : le chef absent des affiches
  • Rassemblement des Cols rouges - RCR: le candidat Claude Roy a craqué
  • Radio X et la compète entre radios privées
  • Parti Conservateur du Québec et ses candidats
  • Le parti Nul : voter NUL, n'est pas à coût nul ET vous coûtera près de 1 dollars par vote (en subvention)
  • Parti Québécois - PQ : le référendum refera surface (et une publicité en défaveur de Pauline Marois)
  • Gros docteur, gros défi, grosse inspiration, gros égo de l'élite médicale : le docteur Barrette est-il ministrable en santé?

Djemila Benhabib en a perdu sa charte... pour quelques jours

Le projet d'une charte de la laïcité est contesté (malhabilement par certains). Probablement qu'on n'entendra plus la candidate Benhabib, la «mal citée» de la semaine, d'ici le 4 septembre 2012. Elle a soulevé l'ire du maire de Saguenay et a renchéri sur les dents qu'aurait une telle charte.

C'est un sujet complexe, car si tout le monde entend le mot laïcité, le terme est à géométrie très variable. Pour les uns, cela concerne uniquement les employés et institutions publiques de l'État. Pour d'autres, la censure de l'espace public vise tout ce qui est hors de la résidence privée pouvant même interdire l'accès aux fonctions publiques (ex. vie politique active) en raison d'une croyance qui serait stigmatisée (doctrine du laïcisme).  La propriété privée qui pourrait par ailleurs être prise à parti et rétrécie, sous un éventuel gouvernement très à gauche comme QS (abolition de la propriété privée, nationalisations en masse le contraire du projet de Corée du Nord, etc.). On se souviendra que la guerre contre les sapins de Noël (sapins «des Fêtes») ou le temps de Noël («Joyeux décembre!», disparition de la diffusion de films sur la nativité) ou de la Fête de l'Action de grâces («October Fest»), ou de Pâques (sortie des films anti-chrétiens ou anti-catholiques ou des pseudo-découvertes qui datent de 20 ans) s'attaque idéologiquement aux références chrétiennes partout, en tout temps, en toute occasion favorable ou non. On se souviendra aussi que les manifestants carré rouge ne faisait pas la différence entre manifester dans la rue et sur les terrains de certaines personnalités publiques qu'ils jugeaient adverses (ex. contre un chroniqueur non syndiqué bien connu à Montréal avait des manifestants sur son terrain privé, le Premier ministre, en face de sa maison; même la mafia hésiterait à violer la sécurité de la famille et l'intégrité du foyer).


Conséquences prévisibles d'une charte de la laïcité dans le contexte québécois

Pauline Marois a promis de terminer les changements qu'elle a débutés. La première conséquence d'une charte de la laïcité allant à l'encontre du multiculturalisme à la Trudeau (père du rapatriement de la constitution du Canada) serait un choc de cornes entre le Canada et le Québec. Ce qui est souhaité sur plusieurs fronts par le PQ. Car impossible de rejeter le port du kirpan ou du turban, sans aller à l'encontre des décisions de la Cour suprême du Canada et contre la Charte canadienne qui a conduit à ces jugements favorables.

Mais le plus gros piège à cons dans l'histoire d'une charte de la laïcité, c'est l'ouverture des deux chartes des droits (du Québec et du Canada s'il le permet sans combattre). Cela ne se ferait pas sans le tripotage habile des juristes du Québec «libre» (Québécois devenant captifs de l'État). Il s'agit de ces mêmes forces d'élite qui ont imposé à tous les élèves le cours d'ÉCR. Ils l'ont fait et le referaient encore: déverrouiller subtilement des portes et fenêtres pour des changements majeurs à implanter subtilement, une bouchée à la fois, d'ici les prochaines décennies. On peut nommer la censure de la manifestation publique du christianisme, MAIS inversement aussi, la tolérance des cultes religieux animistes, panthéistes, chamanistes, polythéistes, philosophiques, et autres. L'autre volet du piège à cons, c'est en effet, on le voit déjà, la tolérance des autres spiritualités et religions dans l'espace public (ex. initiation lente aux bases de l'hindouisme via le yoga comme cela se fait abondamment même sur les lieux de travail et dans les écoles publiques, etc.). C'est toujours comme cela (des alliances) que cela s'est passé en deux millénaires, dans la guerre contre la foi chrétienne et ça ne changera pas au 21e siècle.


Jean-Martin AUSSANT (parti ON) n'a pas convaincu la Cour supérieure

Le parti de Jean Martin AUSSANT s'est vu refusé le statut de parti représenté aux débats des chefs du consortium Radio-Canada / Téléquébec / TVA. La raison est que si les médias, selon la Loi électorale, doivent être équitables pour la visibilité des partis représentés à l'Assemblée nationale (1 élu ou plus), cette représentativité ne s'applique pas nécessairement pour chaque émission, ou diffusion, ou publication, ou à chaque heure, etc. Les débats sont de plus, une création des réseaux, et non un exercice obligatoire de l'État, ni même des partis politiques. Au même titre que Tout le monde en parle, qui élève particulièrement la gauche sans que AUSSANT, et les autres avantagés plus à gauche, ne s'en soient jamais offusqués... Serait-ce un juste retour de l'ascenseur, pour compenser des moments où ils sont sur-représentés le reste des années séparant 2 élections?

Les élections 2012 : Tout le monde en parle SANS Guy A.

Guy A. Lepage était déçu, selon ses déclarations dans la presse écrite, de ne pouvoir influencer le débat avec ses brochettes politiquement et idéologiquement consanguines (sinon on met les invités plus à droite au pilori, pour jouer la cible devant la cour de l'animateur et son «fou du roi»). Avec l'argent des contribuables de centre-droit aussi; la SRC étant une Société d'État. Tout le monde n'éprouve pas la même déception.

Parti Libéral du Québec - PLQ : le chef absent des affiches

Le PM sortant, candidat à l'élection du 4 septembre, n'ose pas mettre son visage sur les affiches, dans la région de Québec. Ses conseillers stratégiques ont du travail à faire pour faire oublier une perception, fondée ou non, de corruption au sein du parti. Et perception aussi de mauvaise gestion en période où chaque dollar doit être bien investi.

Rassemblement des Cols rouges - RCR: le candidat Claude Roy a craqué

La rapidité de la sélection des finalistes cols rouges a définitivement nui à cette aventure lancée par l'animateur Sylvain Bouchard du FM 93,3. Celui-ci a dû mal dormir proche de la fin de ses vacances, depuis l'annonce vendredi le 17 août. C'est qu'en raison de rumeurs d'élection déclenchées en juin, il faillait aller vite, trop vite. D'autres candidats potentiels plus indépendants de fortune n'ont pas eu le temps de se manifester. Et le mode éliminatoire de départ (première élimination) sur la base d'un message des candidats dans une boîte vocale était incomplet. L'idée par contre était originale et a reçu un appui massif de la population de la grande région de Québec. 

Le candidat Col rouge de ce qu'on peut appeler une "Député académie", M. Claude Roy a choisi de retirer sa candidature pour le scrutin du 4 septembre. L'appui de la population n'aurait pas été au rendez-vous, contrairement à ce que laissait présager le soutien durant juin et juillet. Ses propos contre certains immigrants ont-ils fait peur aux éventuels bénévoles? Et en raison de la Loi électorale, la station de radio privée ne peut favoriser un candidat ou un parti durant la période électorale. Le candidat dit avoir déjà engagé 15,000 dollars de son argent dans cette course, dépenses qu'il devra semble-t-il assumer seul puisqu'il se retire... Mais avait-il besoin d'un autobus de campage pour parcourir un seul comté, Vanier-Les Rivières? Il s'y présentait comme candidat indépendant supporté par le mouvement populaire du «Rassemblement des Cols rouges», au départ par plus de 20,000 citoyens de la grand région de Québec.

Ce retrait de la course électorale pourrait favoriser un autre candidat, celui du Parti Conservateur du Québec , Daniel BRISSON, dans le comté de Vanier-Les Rivières.

Radio X et la compète entre radios privées

La station Radio X de Québec s'est gargarisée de ce retrait avec ses animateurs en herbe de l'été. Aurait-elle oublié qu'il y a des cols rouges parmi ses auditeurs? Il faut dire que c'est sur ses ondes que M. Claude Roy avait fait ses déclarations sans les nuancer ou expliquer, sur l'immigration et qui avaient effectivement de quoi choquer. Mais ces semi-pros (ou juniors?) de la radio ont oublié que la clientèle radiophonique des radios parlées est volatile en fonction des heures du jour et des sujets traités, de sorte qu'un auditeur du FM 93,3 à 7h30, peut devenir un  fidèle de Radio X à une autre heure du jour... J'espère que les producteurs offrent la formation continue pour palier à ce genre d'amateurisme estival. Il y en a pour qui les sujets étaient plus grands qu'eux, c'est évident. Personnellement je n'ai pas entendu le FM 93 mépriser les autres stations, même durant les résultats des sondages BBM.

Parti Conservateur du Québec et ses candidats

Plusieurs se demandent encore si le Parti Conservateur du Québec est né. Selon la page temporaire du DGEQ pour les élections du 4 septembre 2012, le Parti Conservateur du Québec alignait  27 candidats sur 125 comtés (donc pour env. 1 comté sur 5) selon les chiffres disponibles samedi le 17 août 2012. M. Daniel BRISSON, candidat dans Vanier-Les Rivières parle de 28 comtés qui auront un candidat de droite.

Le parti Nul : voter NUL, n'est pas à coût nul ET vous coûtera près de 1 dollars par vote (en subvention)

C'est vous qui payez cela. Ils pourraient s'acheter des ordinateurs et équipements avec vos impôts et taxes, sans rien apporter en services. Chaque vote irréfléchi ou impulsif a un coût. Cela est vrai pour tout parti non sérieux. Annulez donc, si vraiment nécessaire, votre vote selon la façon conventionnelle qui ne coûtera rien à l'État (votre argent géré par d'autres). Certains le font en cochant toutes les cases, par exemple.

Parti Québécois - PQ : le référendum refera surface (et une publicité en défaveur de Pauline Marois)

La question d'un référendum sur la souveraineté du Québec a refait surface dans les rumeurs. Faut-il rappeler que l'indépendance du Québec fait l'objet de l'Article 1 du PQ. Mais un référendum pourrait bien se tenir durant un prochain mandat du PQ ou au début du suivant (pari plus risqué). Je crois que cela arrivera effectivement, la preuve étant à mon avis la suivante: la décision de Jean-François Lisée de sauter dans la course électorale, mais aussi le calme des troupes qui sont certainement parvenues à un accord stratégique.

Une nouvelle pub contre le PQ montre Mme Pauline Marois sur un balcon agitant un drapeau du Québec et proclamant la priorité qui réglera tous les problèmes (santé, éducation, économie, et le reste): la souveraineté du Québec. La scène rappelle la monarchie, lorsqu'elle prononce un discours du haut de son balcon... Les stratèges du PLQ sont forts ou opportunistes. C'était presque trop facile avec les quantités d'images qui existent actuellement avec les nouveaux appareils et les réseaux sociaux.





Gros docteur, gros défi, grosse inspiration, gros égo de l'élite médicale : le docteur Barrette est-il ministrable en santé?

On s'est attaqué au tour de taille du docteur Barrette, vedette de la Coalition Avenir Québec - CAQ,  lequel semble avoir les idées et la volonté pour restructurer le système de santé, sans une perfusion de milliards de dollars additionnels. Une question légitime s'est posée à nous : un gros docteur peut-il être un intervenant crédible, comme chef du système de santé québécois? MARTINEAU dit que c'est comme un dentiste aux dents cariées. Ouais, vu de même. Par contre, la question se poserait-elle pour une femme? Par exemple, Lise Paillette pouvait-elle être une ministre crédible au sein du PQ? Ça a l'air que oui. Je répondrais pour le gros docteur en deux volets:
  1. Je répondrais à MARTINEAU, qu'un dentiste aux dents cariées ne m'inspirerait pas confiance dans 99% des cas. Mais un dentiste aux dents carriées qui me recevrait un dimanche après midi quand un abcès s'est révélé sous une molaire depuis le vendredi au souper, pour moi ce serait le plus beau sourire, comme une craque de fesses de plombier sous le comptoir de cuisine, quand la plomberie a cédé le samedi soir. Je dirais que le médecin fait partie du 1% d'exception. Si ce médecin spécialiste se présente non seulement avec des compétences, mais avec une forte volonté et des idées à explorer, quand les autres n'ont pas réussi, il serait le bienvenue. Les chiffres ne mentent pas; on n'a pas moins de médecins que les autres provinces en proportion de la population, mais ils ne sont pas utilisés de manière optimale. Les autres ministres de la santé n'ont pas réussi à colmater l'abcès de notre système universel (lol; l'universalité inaccessible!) inaccessible a deux millions (1 sur 4) des contribuables, sauf pour les grandes urgences. En consultation, on se sent coupable de ne pas avoir de médecin "de famille" à qui transmettre de simples résultats d'analyses de sang. Une femme en pré-ménopause, ne peut pas faire réviser sa médication transitoire et attend depuis des mois de se voir référé un médecin régulier. Un enfant au prise avec des allergies ne peut obtenir de suivi adéquat (le téléphone de la clinique pédiatrique sans réponse) et ce n'est pas une urgence au sens du terme, etc. Or, qui devrait se sentir coupables, sinon ceux qui, avec 45 pourcent du budget du Québec (pratiquement la moitié des impôts et taxes que vous payez chaque année!), ne sont pas capables de nous donner accès à un médecin une ou deux fois l'an pour 12 minutes. Il est devenu incontournable de remettre le système de santé sur les rails et le docteur Barrette semble avoir des idées qui se tiennent (ex. mettre plus de monde sur le «terrain» que dans les bureaux, réduire le nombre de paliers, planifier les investissements et le remplacement de matériel pour étaler les coûts, déléguer certains aspects au privé comme les lits occupés, etc.). Ce dont le Québec a besoin actuellement en matière de leadership dans le système de santé, c'est d'une personne compétente capable de parler le langage du milieu, de saisir les enjeux et de ne pas se... dégonfler devant l'adversité et l'égo des autres. Capable aussi de convaincre, de vulgariser et d'expliquer les changements nécessaires, à la population. Les idées évolueront en cours de route, mais il faut commencer quelque part la rénovation de la vieille maison.
  2. Tout de même, la vie politique présente beaucoup d'exigences. Comme je voudrais que le médecin survive  au stress et à la cadence de jusqu'à 4 ou 5 ans de pouvoir ou au temps nécessaire au changement, en cas d'élection de la CAQ, je souhaiterais qu'il ait chaque jour la discipline de tout mettre de côté pour un 45 minutes de marche. Il faut rétablir les priorités. Ce faisant, il retournerait la tendance et la critique et pourrait devenir une source d'inspiration pour des centaines de milliers de Québécois sédentaires; gros ou pas gros sédentaires. Comme l'illustre le pictogramme (caractère) chinois du mot  "crise" avec deux sens possibles; l'un est la crise (désagréable; ex. la critique subie et le problème d'obésité), l'autre est l'opportunité (une occasion de changer les choses). Sans oublier la possibilité d'inspirer les administrateurs sur le fait qu'on peut changer des choses, même au Québec.