mercredi 14 novembre 2012

Stephen Harper comparé à Hitler? Son crime: vouloir la transparence des dépenses syndicales

Le Premier ministre du Canada et chef du PCC (Parti Conservateur du Canada), Stephen Harper, est comparé à Hitler par les syndicats qui s'opposent au projet de loi C-377. Ces derniers trouvent inacceptable, le fait de rendre compte de leurs dépenses à leurs membres et au public.

Voici le crime d'Harper. Imaginez comme c'est grave (un peu d'ironie):
«Le document législatif propose entre autres d'obliger les syndicats à divulguer des renseignements sur leurs dépenses aux membres et au public» (1).
Très Hon. Stephen Harper,
Premier ministre du Canada 
La thèse surréaliste et paranoïde ne reçoit pas l'appui de tous les syndicalistes engagés, heureusement. En réalité, qui peut bien s'offusquer de contrôler les dépenses des argents provenant des prélèvements sur salaire obligés, sinon certains leaders syndicaux extrémistes? C'est l'exercice d'opposition auquel se livre pourtant le SCFP (Syndicat canadien de la Fonction publique). Comment pourrait-on être contre la transparence des syndicats?

Les syndiqués ET ASPIRANTS SYNDIQUÉS (ceux qui y songent) sauraient combien, dans un syndicat, est donné pour 
  • des activités politiques orientées alors que leurs membres sont de toutes les idéologies économiques (gauche, centre, droite et les déclinaisons entre ces positions). 
  • Ou combien va pour supporter des activités militantes de groupes-écoles semblables à la CLASSÉ et ses leaders,
  • OU pour soutenir des partis politiques qui ont leur faveur en campagne électorale (ces "bénévoles" rémunérés).
  • OU combien est investi dans des bibliothèques pour la promotion de l'anarchisme syndical (anarcho-syndicalisme).
  • Mais aussi, combien les leaders et délégués dépensent en frais de déplacement et de subsistance, en voyages "éducatifs" et le reste,
  • OU encore quelle part de leur budget va en administration comparativement aux services directs aux membres
Il ne pourrait y a avoir qu'un assainissement là aussi. Il serait primordial de savoir avant de se syndiquer, par exemple, si ce sont 18% qui iront en administration dans tel syndicat, ou... 40%.

C'est passionnant. Dîtes-nous vite où signer SVP! Les citoyens syndiqués ou militants pour la justice et la transparence ne peuvent être qu'en faveur d'une telle option, d'autant plus que les syndicats prélèvent directement à la source (sur salaire) selon la formule Rand.  On devrait d'ailleurs logiquement bientôt en voir défiler des représentants du secteur de la construction, à la Commission Charbonneau. Et la ventilation des dépenses devrait aller bien au-delà de grandes généralités. Évidement, la transparence attendue ne vaudrait rien sans un vérificateur indépendant. 

Ce sera évidemment un bon test de valeurs pour le PQ (Parti Québécois) et pour QS (Québec Solidaire) et pour un équivalent appliqué au Québec. Imaginez. Ces partis connus pour être proches des syndicats (plutôt: ce que sont devenus les syndicats) se sont avec raisons, élevés avec grande indignation devant le manque de transparence des dépenses dans le cadre de la fonction de Gouverneur(e) général(e) du Canada, parce que c'est notre argent. Comment ces partis pourraient-il être contre la transparence sur l'utilisation de l'argent prélevé à la source sur le salaire des travailleurs syndiqués? Après tout, un syndicat, c'est un peu comme une coop pour la défense des droits et plus largement pour la représentation et les services-conseils auprès de leurs clients, ici les travailleurs. Même les coopératives présentent un bilan financier vérifié (clin d'oeil à QS). L'information serait très utile, par exemple, lors des périodes de maraudage en certains milieux (ex. choix de son syndicat dans certaines activités comme l'industrie de  la construction).
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1.  Jessica HUME. Loi C-377. Harper comparé à Hitler. Agence QMI. Canoe.ca, 13 nov. 2012.
http://fr.canoe.ca/infos/quebeccanada/archives/2012/11/20121113-202035.html , Lien consulté le 14 nov. 2012.

samedi 10 novembre 2012

Corruption à Montréal : Instruction n'égale pas compétence

Autre preuve que si l'instruction supérieure peut transmettre des connaissances, elle ne peut donner ni l'intelligence, ni les compétences, ni l'intégrité; cette dernière valeur pourtant essentielle pour gérer les taxes des contribuables d'une démocratie. L'insuffisance de l'éducation universitaire versus les compétences personnelles s'incarne ici dans le départ forcé du maire de Montréal, Gérald Tremblay, le 5 novembre 2012, sur toile de fond d'allégations de scandale politique et financier dans le contexte des témoignages de la Commission Charbonneau (collusion dans le marché public des contrats de la construction). Le maire ne savait pas, quand la plupart des professionnels au service de la ville savaient; OU quand les comparaisons des coûts avec le reste du Canada parlaient de soi.

Le maire de Montréal, Gérald Tremblay, lors de son arrivée à l'Hôtel de Ville de Montréal lundi le 5 novembre 2012. Le financement durant son mandat et les allégations de financement douteux du parti qu'il représente, Union Montréal, ont amené son retrait forcé. Crédits photo: National Post (1).
Le maire de Montréal n'a potentiellement pas fraudé lui-même (question en suspend). Mais les grands scandales partout dans le monde et dans le privé comme dans le public nous rappellent ceci: Les grands voleurs sont généralement de grands instruits.

Voici ce qu'on pouvait lire sur le pedigree professionnel du maire Gérald Tremblay de Montréal au moment de son retrait de la politique municipale sur trame de fond de scandale financier et politique lors des témoignages entendus par la Commission Charbonneau.

«Détenteur d'une licence en droit de l'Université d'Ottawa, Gérald Tremblay a été admis au barreau du Québec en 1970. Il est également détenteur d'une maîtrise en administration des affaires de la Harvard Business School de Boston (1972)» (2). 
Et il ne savait pas que quelque chose ne tournait pas rond dans les dépenses à Montréal. Je tombe en bas de ma chaise en lisant cela le 5 novembre 2012. Pensez-y! Une autre preuve que si l'instruction supérieure peut amener la connaissance, elle ne peut générer ni l'intelligence, ni la compétence (le cas ici), ni l'intégrité. La question de l'intégrité de ce maire reste entièrement ouverte elle aussi. Mais son «On m'a trompé» est une piètre excuse. Trop facile pour tenter d'esquiver une enquête plus poussée. Son problème? Se révélera-t-il avoir eu les yeux grand-fermés?

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1.  National Post Wire Services. Montreal mayor Gerald Tremblay resigns amid Charbonneau Commission corruption allegations. 5 nov. 2012
http://news.nationalpost.com/2012/11/05/montreal-mayor-gerald-tremblay-resigns-amid-charbonneau-commission-corruption-allegations/

2.  Canoe.ca, Affaires - Gérald Tremblay démissionne. Lun. 5 nov. 2012
http://argent.canoe.ca/lca/affaires/quebec/archives/2012/11/Tremblay-demisionne.html,
5 nov. 2012. Page consultée le 10 nov.