dimanche 16 décembre 2012

Moins de répit hors mariage pour les femmes selon une étude ontarienne

Une nouvelle étude tend à confirmer que les «femmes mariées souffrent moins de violence conjugale, de toxicomanie ou de dépression post-partum» (1). C'est ce qu'a observé le professeur chercheur Marcelo Urquia de l'Université de Toronto. 

Le but de l'étude ontarienne (Université de Toronto, Canada) était de déterminer les avantages et désavantages des différents types de couples où vivent des enfants. Les femmes non mariées vivant depuis moins de 2 ans avec leur partenaire, sont moins sujettes à vivre l'un de ces 3 problèmes  que celles dont l'union libre dure depuis plus de 2 ans: violence conjugale, toxicomanie, dépression post-partum. On s'attendrait à l'inverse (plus de durée union non maritale = indice de plus de qualité de relation). Puis, face à ce constat, on s'attendrait que la situation soit identique pour les couples mariés depuis plus de 2 ans (dégradation des conditions pour la femme). Ce qui surprend, c'est que cette dégradation de la condition de la femme après 2 ans de vie commune non maritale n'a pas d'équivalent (fonction de la durée) dans l'union maritale (couples mariés).

Ce que cela nous rappelle, c'est qu'il faut faire la différence entre une étude observant les types de couples par rapport aux récits anecdotiques du type «je connais un couple qui...» dans une salle de pause-café. Ceux qui sont du mauvais côté (dysfonction et violence durant la grossesse ou couple avec enfant) ne seront souvent pas les premiers à parler de leur échec, tandis que ceux qui sont en union libre depuis 15 ou 20 ans et on connu une grossesse ou ont un ou des enfants sans que la femme ait vécu l'un de ces problèmes, seront les premiers à se citer en exemple. Dans l'anecdote, on tend à mettre en opposition les meilleures des unions libres et les pires des mariages. L'anecdote n'est donc évidemment aucunement scientifique. Une étude, au contraire, démontre une tendance. Autre avantage, l'étude scientifique se distance de l'approche émotive et de l'image de soi qui peut être fausse, car l'étude observe des faits et non des perceptions, ce qu'en plus, ne ferait pas un simple sondage d'opinion (mesure des perceptions et non de la réalité). Dans un sondage du genre «êtes-vous heureux» ou le gars répond à 8 sur 10 et la femme 4 sur 10, on pourra penser que la réalité est probablement entre les deux (ex. une note de 6 sur 10 pour le couple. Mais l'étude ontarienne mesure des évènements observables et non des sentiments: violence, toxicomanie et dépression.

L'avantage de l'approche dans la présente étude, à mon sens, est que contrairement à la femme vivant seule une grossesse ou la parentalité, par exemple, on ne peut pas ici justifier les problèmes vécues par la femme sur la base du revenu (argument habituel contre les études semblables), puisqu'il est question de couples où vivent des enfants, mais où l'on a décidé de ne pas s'engager dans le mariage. Les faits tendraient à démontrer que le mariage offre plus de sécurité à la femme dans le couple durant la vie commune, quelle que soit la durée du mariage (donc même pour les mariages qui se sont soldés par un échec). Serait-ce fonction des raisons menant un couple à choisir l'option du mariage: viser la stabilité, décision plus réfléchie de s'engager, vouloir dès le départ offrir un environnement plus stables aux enfants, etc., même si des mariages échoueront, évidemment?
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1.  AFP. Grossesse: Moins de répit hors mariage. Journal de Québec. Dimanche 16 décembre 2012, p. 27