mercredi 6 avril 2016

Registre des armes à feu : fausses informations véhiculées sciemment à TLMEP

Dans le cadre du débat social sur le registre des armes à feu au Québec (1), Nathalie Provost était blâmée par le Conseil de presse du Québec en mars 2015, suite à une plainte déposée pour de fausses informations publiées en 2014 dans le Journal de Montréal. La porte-parole de Poly se souvient a malgré tout oublié et a récidivé en avril 2016 à Tout le monde en parle


(MAJ 12, 13 et 18 avril 2016)

D'entrée de jeu,
  1. Premièrement, personne de normalement constitué, ne se réjouit de la tuerie de l'école polytechnique de Montréal de 1989. 
  2. Ceci dit, un registre des armes à feu n'aurait pas empêché le drame, dans lequel Marc Lépine a utilisé une arme de chasse pour abattre des jeunes femmes étudiantes de façon sélective le 6 décembre 1989. 
  3. Nous compatissons tous, au Québec, avec les familles des victimes et avec les victimes qui ont survécu, comme Madame Provost. Le présent article  ne constitue donc en rien, en un mépris pour les victimes d'actes semblables, ni en une déclaration d'anarchie contre l'État.
  4. Je tiens à préciser que je n'écris pas mu par mes «peurs», contrairement aux prétentions d'un twitter, n'ayant moi-même aucune arme à feu. Ex-chasseur de petit gibier, je ne possède plus d'armes à feu depuis plusieurs années. Ce qui me dérange, ce sont ces groupes de pression qui tout en étant organisés et même pour certains subventionnés, vont jusqu'à mentir sciemment ou désinformer en profitant des tribunes publiques dont ils disposent, pour forcer des politiques, dans divers domaines sociopolitiques et débats. Ces pratiques me répugnent et constituent une des raisons principales pour lesquelles j'ai créé ce blogue
  5. De plus, les années suivant la mort de mon père, ma mère a elle-même été abattue par arme à feu par l'homme qu'elle fréquentait alors que j'étais adolescent. Un registre n'aurait rien pu y changer. Par contre, ce qui aurait pu changer quelque chose, c'est que des contacts qui ont rencontré l'homme dans le contexte de leur travail, décident de parler à la police de façon préventive et que le système de justice soit changé pour permettre des interventions directes dans ces cas de dénonciation. Le copain de ma mère avait en effet donné des signes précurseurs, déclarant en présence de travailleurs: «Si elle me laisse, je la tue...». Un témoin de ces paroles m'en a informé environ 10 ans après le meurtre suivi du suicide de l'agresseur qui était père de cinq enfants... 
  6. Tout en ayant un vécu pour pouvoir compatir avec les familles et victimes, je ne suis pas pour autant en surréaction au phénomène des armes d'épaule (pour le tir et la chasse) qui nécessitent toujours un permis, ainsi que pour les munitions.
  7. Je n'ai rien d'autre à gagner ici, que le souci de la vérité et la dénonciation des pratiques de la populaire émission TV du dimanche soir qui oscille entre le débat et le combat truqué (souvent à 2 ou 5 contre 1) ou entre le social et l'humour, selon les intérêts et émos de l'humoriste et animateur multimillionnaire devant un public qui prend le tout pour de l'information. Réveillez-vous, c'est une émission de variété contenant de l'information choisie en fonction d'un but.

Tout le monde en parle, animé par Guy A. Lepage, est une émission de variété aux combats déséquilibrés, pouvant contenir de l'information et des éléments de vérité.

Le fait d'avoir été victime d'un acte criminel ne justifie pas pour autant les fausses déclarations publiques 



Toutefois, la porte-parole de Poly se souvient semble éprouver des difficultés (compréhensibles) à se distancer objectivement et émotivement du traumatisme subi. Elle agit comme si tout était bon, même mentir au Québec entier, pour faire avancer la cause contre la possession des armes à feu.

Pour faire pression sur le débat social pour l'imposition d'un registre des armes à feu additionnel aux permis et autorisations déjà existants, Nathalie Provost, porte-parole de l'organisme Poly se souvient, a véhiculé des informations qui se sont avérées fausses, en conclusion de l'examen d'un un grief déposé au Conseil de presse du Québec en 2014 (enregistré sous le numéro D2014-10-023).

Ces événements sur les fausses affirmations et le blâme du Conseil de presse du Québec ont été soulevés par Éric Duhaime et Myriam Segal le 5 avril 2016 (mp3) dans le cadre de l'émission Duhaime le midi dans une radio privée de Québec (FM93,3).

Voici plus de détails, suite à des recherches d'informations:

Nathalie Provost, ayant survécu au drame de la Polytechnique à Montréal le 6 décembre 1989, porte-parole de Poly se souvient. Crédits photo: Tout le monde en parle, montage présenté en différé le dimanche 3 avril 2016; émission enregistrée le 31 mars 2016.

MISE À JOUR DU 13 AVRIL 2016
Comme un twitter m'a accusé de faire du révisionnisme historique (réinterpréter des faits après coup), je crois nécessaire de partager cet extrait de l'analyse du Conseil de presse du Québec. Sur 4 points d'un grief déposé en 2014, le blâme est retenu sur les deux principaux, les deux premiers (je cite) : «Le grief d’informations inexactes est retenu sur ce point.» (2 fois dans la décision). Selon mon interlocuteur twitter, les blâmes n'étaient que pour «phrase hyperbolique» (exagérée) dans son texte de 2014, et non des informations fausses. Il n'avait pas lu ces 2 principaux points, dont la première fausse déclaration a été reprise en avril 2016 à Tout le monde en parle (Montréal), 1 an après le blâme du Conseil de presse:
Source: Conseil de presse du Québec, 20 mars 2015, no enr. D2014-10-023 (page consultée le 13 avril 2016)


FIN de la MISE À JOUR DU 13 AVRIL 2016



Premier point du grief: En 2014, Nathalie Provost, porte-parole de Poly se souvient, prétend qu'en 2012, au Canada (affirmation ensuite invalidée par le Conseil de presse du Québec):
«...le gouvernement Harper a aussi affaibli la valeur du permis d’acquisition et de possession. Lors de l’achat d’une arme, il n’est plus obligatoire de montrer son permis au vendeur. Aujourd’hui, on achète une arme comme on achète un frigo. » - Source : http://conseildepresse.qc.ca/decisions/d2014-10-023/#sthash.GRXvtFnh.dp

Pourtant voici ce que l'on voit dans un point de vente de Québec prouvant qu'au Canada en avril 2016, on ne peut pas acheter même des munitions sans un permis pour s'identifier.

Photo YaPasDePRESSE, 8 avril 2016. La présentation sur les étalages confirment l'interprétation du Conseil de presse de Québec et infirme la position de Madame Provost, porte-parole de Poly se souvient. Elle a donc bel et bien menti sur le plateau de Tout le monde en parle (Montréal), ayant déjà fait l'objet d'un blâme 1 an plus tôt, affirmant à tort, qu'on pouvait acquérir légalement des armes et munitions sans permis. Il semble que la dame n'a pas l'éthique de base pour occuper sa fonction au lobby Poly se souvient.


Résultat de l'analyse du Conseil de presse du Québec sur le grief contre le Journal de Montréal en lien avec un article de Nathalie Provost, représentante de Poly se souvient


Grief pour informations inexactes retenu sur ce premier point. En effet, vérifications faites auprès de la GRC / RCMP (police fédérale), l'information de Madame Provost est fausse et induit donc la population en erreur:

« Au sens de la Loi sur les armes à feu, le permis d’armes à feu est obligatoire quand on possède des armes à feu, quand on en manie dans le cadre de son travail, quand on veut en acheter ou quand on veut acheter des munitions. » - Source: http://conseildepresse.qc.ca/decisions/d2014-10-023/#sthash.GRXvtFnh.dpuf

Sur un second point, les plaignants obtiennent encore satisfaction et un blâme contre Madame Provost et le Journal de Montréal. Il est faux, contrairement à son article de 2014, de prétendre que le projet de loi C-42 permettrait la libre circulation sans autre permis, des armes à autorisation restreinte (ex. arme de poing).

Grief d'informations inexactes retenu sur ce point aussi:
«Le Conseil a pu constater, à la lecture du projet de loi fédéral C-42, que les armes restreintes seraient assujetties à des conditions strictes de transports.» - Source: http://conseildepresse.qc.ca/decisions/d2014-10-023/#sthash.GRXvtFnh.dpuf

  • L'acceptation de ces deux points du grief et le blâme au journal sont rendus en mars 2015
  • Mais le Journal de Montréal ne collabore pas pour rectifier l'information erronée comme on le voit dans l'extrait ci-dessous:


Source: Conseil de presse du Québec, 20 mars 2015, no enr. D2014-10-023 (page consultée le 6 avril 2016)


Lors de la diffusion en différé de Tout le monde en parle dimanche le 3 avril 2016, Madame Provost s'exprimant au nom de Poly se souvient a réaffirmé la même information erronée et l'animateur Guy-A Lepage a renchéri sans donner sa source


Ceci dit,

  • le fait qu'un vendeur ou un propriétaire d'arme puisse omettre de vérifier les permis et autorisations lors de la vente ou échange de son arme d'épaule à un tiers constitue un acte criminel. Ceci est au même titre qu'il est possible de conduire un véhicule automobile avec les facultés affaiblies et même après s'être fait retirer son permis de conduire.  
  • Le seul fait qu'il soit faisable de violer une loi n'abroge pas, ni n'invalide, pour autant celle-ci. 
  • Madame Provost en tant que porte-parole officielle a donc erré en récidivant avec les mêmes informations médiatiques erronées qu'en 2014, qu'elle savait déjà avoir été invalidées par le Conseil de presse du Québec. 


Déjà d'ailleurs, dans le registre canadien que l'organisme Poly se souvient voulait pourtant conserver mais qui a été aboli pour non-fiabilité et coûts de maintien très élevés, il était possible, soit par ignorance, par négligence ou intentionnellement, de ne pas suivre les directives et d'enfreindre ainsi le Code criminel, comme il est possible de le faire en toute matière, sans pour autant suspendre les lois contournées. 


FM93 Québec: Un journaliste n'a pu acquérir une arme à feu sans permis, contrairement aux prétentions de Poly se souvient 

À cette radio parlée (talk radio) de Québec, un journaliste et un chasseur expérimenté ont fait le test avec un micro caché, dans deux commerces de la ville de Québec pour vérifier s'il était possible d'acquérir une arme sans permis. Un vendeur a même exprimé que la fausse information diffusée à TLMEP leur a valu de répondre à un surplus de demandes de personnes qui reprenaient les informations erronées.

Les conclusions ont à ce moment été présentées sous ce titre :
«Exclusif: Achat d'une arme : On prouve qu'il s'est dit plein de faussetés à Tout le monde en parle ! » Sylvain Bouchard, Jean-Simon Bui et Elisabeth Crête. FM93,3 (18 avril 2016)


LIRE AUSSI:
29 mars 2015

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1.  Le Gouvernement Libéral du Québec a décidé d'aller de l'avant avec la création d'un registre québécois, sans égard à l'opinion majoritaire de la population, ni à l'échec et abandon précédent du registre fédéral. À noter, qu'il existe un système de contrôle des armes et munitions (acquisition et permis) en dehors du registre dont il est question dans le présente article.